Lors d’un webinaire qui s’est déroulé la semaine dernière dans le cadre de l’événement Talk Auto at home, un spécialiste a parlé des possibilités d’écouler les véhicules d’occasion sur les marchés internationaux.
Luciano Butera, vice-président principal de la firme spécialisée Trade Export, a expliqué que les concessionnaires devraient considérer les possibilités de vendre en Amérique latine et en Afrique les véhicules d’occasion qui ont peu de valeur sur le marché nord-américain.
« Tout le monde veut un F150, souligne l’expert, mais que faire des véhicules moins en demande qui ont une dizaine d’années et plus de 100 000 kilomètres au compteur ? Les encans vont vous en débarrasser, mais l’exportation vers des marchés preneurs peut s’avérer plus profitable, si plus complexe. Il faut savoir que plusieurs véhicules d’occasion vendus aux États-Unis sont ensuite revendus sur les marchés émergents. Il existe toutefois des réseaux bien établis nous permettant de commercer directement avec ces acheteurs étrangers. À titre d’exemple, avant la pandémie, près de 500 000 voitures d’occasion étaient vendues en Amérique latine en provenance du Canada. Il y a un potentiel commercial réel à s’approprier. »
Évidemment, la revente sur des marchés exotiques comporte plusieurs embûches.
Les capacités de payer de l’acheteur, les contraintes douanières, la conversion monétaire et surtout la logistique de transport peuvent en décourager plus d’un.
« Ceci étant dit, la technologie de communication et les possibilités de validation et de paiements électroniques permettent aux Canadiens de jouer sur la scène mondiale. Nos entreprises doivent passer du marché local au commerce mondial », affirme M. Butera.
Le Canada a exporté pour 126 milliards de dollars de véhicules d’occasion vers l’Afrique en 2019.
Pour soutenir le virage électrique
Selon M. Butera, l’électrification graduelle du parc automobile en Amérique du Nord va nécessiter de trouver de nouveaux marchés pour écouler les véhicules à carburant vers de nouveaux marchés.
Il insiste toutefois que ce commerce doit se faire en collaboration avec les gouvernements en place afin d’établir des normes de qualité.
« Le manque de réglementation dans plusieurs pays ne doit pas en faire des dépotoirs de vieilles voitures, insiste-t-il. Pour que la revente soit intéressante et durable, il faut établir et respecter des critères de base. »
Comme il le mentionne, si la pandémie nous a appris quelque chose c’est qu’il n’est plus obligatoire aujourd’hui de transiger en personne pour vendre des biens et que des liens d’affaires peuvent se développer à distance.
Et il y a un grand intérêt pour les concessionnaires de regarder cette option qui permet à la fois d’écouler des véhicules peu désirables ici sur des marchés preneurs en tirant plus de profits par l’élimination d’un tiers parti.