Les ventes continuent de se stabiliser, et même de s’améliorer.
Les ventes mondiales ont continué à se stabiliser en octobre, atteignant un territoire positif pour un deuxième mois consécutif depuis début de la lutte contre la pandémie. Les ventes d’octobre ont augmenté de 0,4 % d’un mois à l’autre, et bien qu’elles soient toujours en baisse de 18,2 % depuis le début de l’année, elles vont dans la bonne direction.
La Chine continue de tirer les chiffres mondiaux, mais toutes les régions affichent une stabilisation ou même de modestes améliorations par rapport au début de la COVID-19.
De meilleurs chiffres en Amérique du Nord
Les ventes du Canada en octobre se sont stabilisées avec une modeste décélération de 0,6 % m/m, soit une baisse de 2,5 % par rapport à l’année précédente. Nous prévoyons des ventes modérées en fin d’année avec les deuxièmes vagues du virus, et nous en constatons déjà une partie en Ontario et au Québec. Mais nous prévoyons également que celles-ci ne feront que freiner et non détruire la demande à court terme, certaines ventes étant reportées à la nouvelle année.
Les États-Unis ont connu un léger recul de 0,5 % m/m en octobre. Le virus affectera encore les ventes, mais la réduction de l’incertitude électorale et la possibilité d’un soutien fiscal à court terme, mettront probablement un plancher sous la chute des ventes d’automobiles.
Au Mexique, les ventes se sont améliorées de 2,9 % m/m en octobre, mais ont baissé de 21,3 % en glissement annuel. Des améliorations sont attendues, mais à un rythme plus lent en raison de la baisse de la production économique et d’une capacité budgétaire plus limitée pour soutenir la reprise.
Les ventes européennes ont suivi la bonne voie en octobre, mais avec une certaine volatilité et variabilité sur les marchés. Par exemple, les ventes en Europe occidentale ont ralenti de 6,3 % m/m, mais ont masqué un repli de 4,5 % en France, compensé par une amélioration de 6,5 % en Allemagne. En Amérique du Sud, une augmentation globale de 2 % par mois a marqué le deuxième mois de rebondissement solide dans les régions qui ont souffert des premières vagues prolongées de la pandémie.
Le soutien du gouvernement joue un rôle important
Dans le monde entier, les aides publiques ont joué un rôle important dans la reprise et continuent de jouer un rôle de pont lors des deuxièmes vagues dans la plupart des économies avancées. Au Canada, le gouvernement fédéral a annoncé la prolongation des programmes jusqu’en 2021.
Aux États-Unis, les perspectives de relance à court terme se sont considérablement accrues avec l’arrivée de Joe Biden à la présidence, même si elles pourraient être atténuées dans le contexte d’un Congrès potentiellement contrôlé par les républicains. Cette évolution, ainsi que les développements économiques positifs de l’économie américaine, devraient avoir des retombées pour le Canada et le Mexique, où les exportations de voitures se sont accélérées en raison de la hausse de la demande automobile aux États-Unis.
Les produits d’occasion et les produits électriques prennent de l’ampleur
Les véhicules d’occasion se portent bien au Canada, car une plus grande partie des acheteurs s’y tournent lorsque l’économie est faible. Leur valeur au détail est passée en territoire positif en été, par rapport aux niveaux prépandémiques, tandis que les ventes de véhicules neufs sont maintenant au même niveau que les volumes de ventes prépandémiques. Les prix des véhicules d’occasion commencent maintenant à baisser, ce qui devrait soutenir des ventes encore plus fortes.
Les véhicules électriques gagnent également du terrain sur la plupart des continents. Deux constructeurs automobiles prévoient de construire des VES au Canada, et avec un objectif fédéral de vente de VE imminent pour 2025, on peut s’attendre à un soutien financier plus important pour eux. Malgré tout, il est suggéré que les progrès de la technologie des batteries pourraient mettre les VES à égalité de prix avec les véhicules à essence dès 2025, ce qui réduirait le besoin d’incitations à plus long terme.
Aussi mauvaises que les deuxièmes vagues aient été pour l’économie, les annonces de vaccins et la réduction de l’incertitude politique aux États-Unis incitent à l’optimisme. Nous ne pouvons qu’attendre et voir.
Rebekah Young est directrice de l’économie fiscale et provinciale à la Banque Scotia. Forte de son expérience au sein du FMI et en tant qu’ancienne haute fonctionnaire du ministère des Finances à Ottawa, elle a abordé un large éventail de sujets, de l’économie du développement au budget fédéral, en passant par les questions de financement vert.