De nombreux éléments sont à prendre en compte lorsqu’il s’agit de démonter et de recycler des véhicules électriques.
Les véhicules électriques ayant fait l’objet d’une couverture médiatique importante au cours des dernières années, ainsi que d’une pression politique visant à en augmenter le nombre sur nos routes, la manière dont ces véhicules sont correctement traités lorsqu’il s’agit de leur fin de vie, de leur démantèlement et de leur recyclage est également devenue de plus en plus importante.
Lors du congrès et de la foire commerciale de l’OARA à Markham (Ontario) cette année, nous avons eu l’occasion d’entendre plusieurs organisations qui participent activement au recyclage des véhicules hybrides et électriques. Pourtant, même si nous constatons une croissance et un accent accrus sur les pratiques spécifiques liées aux VÉ, il reste encore beaucoup à déballer, les différentes associations industrielles dans le monde étant à des niveaux différents en termes de compréhension et de traitement des problèmes spécifiques au recyclage des VÉ.
Une nouvelle catégorie
Au Canada, nous avons commencé à étudier les effets de l’électrification des véhicules sur les recycleurs automobiles il y a environ quatre ans. Notre stratégie était la suivante : lorsque nous voyions ou entendions quelqu’un en parler, nous lui donnions l’occasion de présenter nos efforts au niveau national et provincial, en démontrant que les ARC et les associations provinciales ainsi que leurs membres participent activement au traitement de tous les types de véhicules en fin de vie et que les VÉ représentent une nouvelle catégorie au sein de ce processus.
En raison de leur concept et de leur conception, les véhicules électriques amplifient essentiellement l’importance de l’économie circulaire, de l’extraction des matières premières à la fabrication et, enfin, au démantèlement, à la réutilisation et au recyclage en fin de vie. En 2022, l’ARC, en collaboration avec le Plan canadien des minéraux et des métaux de Ressources naturelles Canada, a mis sur pied une feuille de route et un plan de mise en œuvre pour la gestion des VÉ en fin de vie. Le rapport de cette feuille de route était essentiellement un résumé qui présentait une analyse de rentabilité pour un programme national de formation et de renforcement des capacités pour les recycleurs et les démanteleurs d’automobiles canadiens. L’objectif était de fournir des budgets et des calendriers estimés sur trois ans, afin de pouvoir gérer correctement ces véhicules et les démanteler en toute sécurité.
Plus d’informations sont nécessaires
Bien que des progrès aient été réalisés, des informations et des compétences supplémentaires sont nécessaires pour mener cette action à plus grande échelle et de manière plus cohérente. Aux États-Unis, l’Automotive Recyclers Association (ARA) a publié un livre blanc en collaboration avec Rejoule (une société spécialisée dans la technologie de diagnostic des batteries). Ce rapport souligne l’importance de la santé des batteries dans le secteur du démantèlement.
Ces ressources représentent une étape importante et positive, ainsi qu’une base sur laquelle la communauté du recyclage peut s’appuyer, tout en travaillant à la création d’un ensemble de pratiques et de protocoles normalisés. En outre, nous voyons de plus en plus d’organisations qui se concentrent spécifiquement sur le processus de récupération et de recyclage des VÉ. Lors de la convention de l’OARA, plusieurs vendeurs ont présenté leurs solutions. L’un d’entre eux était SalvageScan, qui fournit un service de décodage du VIN et une gamme de valeurs pour le recyclage et la réutilisation des VÉ, ainsi que la révélation de la chimie de la batterie afin que nos membres puissent mieux comprendre la valeur de cette batterie lorsqu’ils font des offres pour des véhicules.
À partir de là, SalvageScan travaille également avec des acheteurs, des agrégateurs et des recycleurs pour déterminer la fourchette de valeur de ces véhicules et créer une place de marché où ils peuvent recevoir des offres pour ces batteries, contribuant ainsi à résoudre certains des problèmes économiques entourant le recyclage des VÉ. Des entreprises comme Lithion Technologies, qui achètent et recyclent les batteries des VÉ, ont également été très actives et ont travaillé directement avec nous et nos membres, ce qui représente un progrès supplémentaire dans ce domaine.
Il y a aussi l’aspect sécurité. Sur ce front, l’ARC s’efforce d’accumuler des ressources, par l’intermédiaire d’associations et d’autres entités. Une solution qui s’avère utile est une application appelée VÉ Rescue qui a été développée à l’origine pour être utilisée par les premiers intervenants lors d’accidents impliquant des véhicules électriques. Il fournit toute une série d’informations sur les VÉ, telles que l’emplacement des batteries, les points de levage et de stabilisation, les zones de coupure des câbles et les déconnexions haute tension. Forts de ces informations, les démonteurs peuvent travailler efficacement et en toute sécurité sur ces véhicules.
Si l’accent est mis sur les batteries lorsqu’il s’agit de recycler les VÉ, le démantèlement des pièces ainsi que la récupération et la réutilisation des matières premières présentent encore beaucoup de rentabilité et de valeur. Les aimants permanents à l’intérieur des moteurs électriques en sont un bon exemple. Ils sont difficiles à extraire, mais des entreprises comme Cyclic Materials montrent que c’est possible et que tout cela est lié à des organisations comme SalvageScan et à l’économie circulaire au sens large. Bien qu’il y ait encore des lacunes à combler en ce qui concerne les connaissances et l’expertise en matière de recyclage des VÉ, ces lacunes commencent à être comblées, ce qui crée un environnement favorable pour l’industrie, en particulier à mesure que de plus en plus de VÉ arrivent sur le marché et se retrouvent entre les mains des recycleurs d’automobiles à travers le Canada.