Le 2 novembre dernier avait lieu le Forum Horizon 35 du CSMO-Auto à l’auberge Godefroy de Bécancour, un événement clé pour l’électrification des véhicules au Québec.
Les comités sectoriels de main-d’œuvre (CSMO) concertent les intervenants de leur industrie pour les aider à trouver en équipe des solutions aux problèmes qui affectent les différents secteurs d’activité au Québec. Voici pourquoi le CSMO-Auto invite ses membres à se rassembler chaque année pour attaquer les nouveaux défis du secteur de l’automobile.
Le Forum de cette année, intitulé Horizon 35, cherchait en premier lieu à présenter un portrait du secteur de l’automobile d’aujourd’hui. En effet, de nombreux enjeux pèsent sur l’industrie (électrification, pénurie de main-d’œuvre, formation, etc.) et les entreprises n’ont pas le choix de bien s’outiller si elles souhaitent passer à travers cette période incertaine pour l’automobile au Québec.
« Au Québec, il y a près de 39 000 mécaniciens automobiles et de véhicules lourds, révèle Danielle Le Chasseur, directrice générale du CSMO Auto. Vous l’aurez compris: il faudra éventuellement que tous ces mécaniciens suivent la formation de maintenance de véhicules électriques. »
Cela représente un défi de taille pour l’automobile au Québec, car le gouvernement s’est donné comme objectif de compter 2 000 000 véhicules électriques dans la province d’ici 2030. Il reste donc peu de temps pour former tous ces professionnels avant la date butoire.
« Il faut aussi penser aux autres travailleurs de l’automobile qui devront aussi suivre des mises à niveau pour répondre aux besoins de l’industrie, ajoute Mme Le Chasseur. Il y a quand même 102 000 travailleurs dans le secteur, répartis à travers plus de 18 500 entreprises. Tous devront mettre la main à la pâte. »
Des chiffres inquiétants en formation
Bien que la population au Québec ne cesse de croître, le nombre d’inscriptions dans les programmes de formation dédiés à l’automobile montre un ralentissement depuis les quelques dernières années.
« Nous avons observé une baisse dans les inscriptions au DEP en mécanique automobile, explique Mme Le Chasseur. De plus, de nombreux techniciens passent aujourd’hui par des programmes dont certains sont financés par le gouvernement. »
En 2023, le Québec a besoin de techniciens de l’automobile plus que jamais. Comme de fait, 2300 postes de mécanicien et 600 postes de carrossier sont vacants dans la province. En 2016, ces deux métiers ne comptaient que 800 postes vacants au total, soit plus de 3 fois moins.
Il est donc primordial pour le CSMO-Auto de contribuer à mousser le nombre d’inscriptions dans les programmes de mécanique avant que l’industrie soit trop perturbée par le manque de main-d’œuvre.
« Les DEP en mécanique et en carrosserie affichent une baisse importante dans leur nombre d’inscriptions depuis 2015, explique Mme Le Chasseur. On parle de 8.25% en mécanique et de 30% en carrosserie, et si l’on veut pallier la pénurie de main-d’œuvre dans notre secteur, il faut attirer davantage de nouveaux étudiants dans nos écoles de formation. »
La montée en popularité des programmes de formation continue est l’une des causes de la baisse du nombre d’inscriptions dans les DEPs. En effet, la conciliation étude-travail offerte par ces programmes est plus intéressante pour les étudiants qui veulent éviter de limiter leur revenu pour étudier. Toutefois, le nombre d’inscriptions à la formation continue n’est pas suffisant pour mettre un terme au problème.
Les solutions proposées par le CSMO-Auto
Bien sûr, il n’y a aucun intérêt à parler des problèmes qui affectent l’industrie de l’automobile sans aussi parler des solutions! Ainsi, lors du Forum Horizon 35, CSMO-Auto a offert plusieurs pistes de solutions aux acteurs de l’industrie présents lors de l’événement.
Tout d’abord, CSMO-Auto a indiqué qu’il était impératif de développer les pratiques de formation en continu au Québec.
« On ne peut plus obliger les professionnels en changement de carrière à travailler toute la journée et passer leur soirée sur les bancs d’école, explique le président de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), Jean Lortie. Nous cherchons à développer de nouvelles méthodes de formation en continu pour aider les professionnels à concilier vie familiale et vie professionnelle. »
Le CSMO-Auto s’engage ainsi à travailler avec les écoles pour établir de nouvelles références de compétences et optimiser l’apprentissage des métiers de l’automobile. Pour ce faire, le CSMO-Auto mesurera l’écart entre la matière enseignée et les besoins de l’industrie, pour ensuite accompagner les écoles à travers la mise à jour de leurs programmes d’étude.
« On compte aussi développer un passeport de compétence pour les professionnels de l’automobile au Québec, ajoute M. Lortie. En l’espace de quelques secondes, les employeurs seront en mesure de connaître les forces, les faiblesses et les choses sur lesquelles le candidat doit travailler. »
Depuis 25 ans, le Comité sectoriel de main-d’oeuvre des services automobiles (CSMO-Auto) soutien le développement des compétences des employeurs et travailleurs de l’industrie des véhicules motorisés du Québec. Le CSMO-Auto mobilise, concerte et agit sur les enjeux de développement de la main-d’oeuvre grâce au soutien financier de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).