Les plus récents résultats des ventes de véhicules légers neufs au Canada, compilés par Desrosiers Automotive Consultants, couvrent la première moitié d’une année où plusieurs facteurs viennent brouiller les cartes.
Ce rapport suit les dix véhicules légers les plus vendus en début d’année 2022 comparativement aux résultats des six premiers mois de 2021. Globalement, la première partie de l’année a été marquée par un recul de 11,8 % des livraisons de véhicules neufs comparativement aux résultats de 2021.
Dans ce contexte de recul, ce sont les camionnettes légères qui se démarquent avec une hausse de 20,5 % des livraisons. Les VUS pleine grandeur (-1.6 %) et les voitures compactes de luxe (-2 %) sont les catégories qui affichent le moins de recul. Les plus grandes victimes de cette baisse des livraisons au Canada sont les voitures compactes et sous-compactes frappées par des chutes respectives de 27,6 et 35,2 %.
Au chapitre du classement des véhicules les populaires, la Honda Civic occupe la marche supérieure du podium dans la catégorie des voitures, suivie de la Toyota Corolla et de l’Elantra de Hyundai. Le Ford F150 domine encore la catégorie des camions légers devant la camionnette Ram et le RAV4 de Toyota, et ce malgré un recul de 15 % de ses ventes.
Les analystes mentionnent qu’il y a beaucoup de mouvement dans ce classement, notant que certains constructeurs s’en sortent mieux que d’autres du côté approvisionnement des composantes nécessaires à l’assemblage des véhicules et du contrôle logistique de livraison.
Victime de l’insécurité
En entrevue avec autosphere.ca, Robert Poëti, président de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec (CCAQ), il faut voir que ces résultats sont liés à plusieurs facteurs perturbateurs. « Nous avons eu une solide reprise après les premières vagues de COVID et la demande est encore très forte. Toutefois, l’insécurité provoquée par la montée des taux d’intérêts, par l’inflation des prix à la consommation et la menace d’une récession économique, vient refroidir le marché. Un autre facteur est l’approvisionnement. Après les puces électroniques, on entend maintenant parler de pièces de plastique normalement produites en Ukraine qui ne peuvent se rendre aux usines d’assemblage. Il y a aussi d’autres facteurs d’ordre logistique qui viennent influencer sur la disponibilité des véhicules, notamment dans les ports présentement. Il faut attendre la fin de l’année pour voir comment le marché se positionne. »
Comme l’indique M. Poëti, ce ne sont pas tous les marchands qui vivent la même situation, en expliquant avoir visité des concessionnaires européens dont la salle de montre était pleine de véhicules neufs.
« Je sais par contre que pour la voiture électrique ou pour certains véhicules de niche, c’est difficile. Les commandes affluent, mais les véhicules n’arrivent pas. »