Un nombre croissant d’ateliers de carrosserie se tournent vers la certification des constructeurs. Deux carrossiers de la bannière CSN Collision nous expliquent les avantages qu’ils y voient.
Tout d’abord, rencontrons Allain Sarkis, propriétaire de l’atelier du même nom à Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Il y a pris la relève de son père Nazih, immigrant libanais et carrossier de formation ayant lancé l’entreprise familiale en 1974.
Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts et la complexité de la réparation des voitures modernes demande maintenant des compétences et des équipements extrêmes pointus. C’est en partie la raison pour laquelle CSN Sarkis s’est engagé avec la firme Certified Collision Care (CCC) il y plus de sept ans pour aller chercher les certifications des constructeurs liées à ce programme. Pour lui, cette approche lui donnant accès aux certifications des constructeurs Ford, Chrysler, Toyota ou encore Nissan, pour ne nommer qu’eux, était plus simple que d’y aller à la pièce.
Mousser l’expertise
« Le processus a été bénéfique en ce qu’il a poussé toute notre équipe vers le haut, explique M. Sarkis. De plus, cela nous a mené à aller chercher les équipements de haute performance nécessaires aujourd’hui. J’ai tout d’abord entrepris cette démarche, car j’ai toujours cru et investi dans l’expertise de notre métier. Par ailleurs, selon moi, pour que le processus de certification devienne vraiment soutenable dans nos opérations, il faudrait que les assureurs recommandent les ateliers certifiés et établissent cette pratique au quotidien. »
En fait, dans un contexte où le professionnalisme des réparateurs d’automobiles est essentiel non seulement pour la satisfaction du client, mais aussi pour sa sécurité, les ateliers sérieux devraient être certifiés pour toucher aux véhicules accidentés.
Simon Proteau, propriétaire de CSN Versatile à Saint-Jean-sur-Richelieu, est en processus de certification CCC en parallèle avec celle de Volkswagen et Audi. Ce n’est qu’après une longue analyse et des réflexions prolongées par la pandémie de la COVID que le carrossier a repris ces démarches.
« J’ai toujours souhaité aller dans la direction de la certification, souligne M. Proteau. Au Québec, le marché n’est pas encore prêt en ce sens que les avantages d’investir dans les équipements et la formation pour obtenir la certification de constructeurs ne sont pas au rendez-vous. Cela étant dit, ce n’est que question de temps et en allant chercher des certifications je me positionne pour l’avenir. »
Investir pour l’avenir
En détaillant sa réponse, M. Proteau explique que la certification appuyée par le respect des normes et processus du constructeur garantissent des réparations de la plus haute qualité. De plus, la formation requise pousse toute l’équipe vers le haut, tout comme la maîtrise des équipements les plus performants. Selon lui, si l’industrie reconnaît et pousse sérieusement la certification chez les carrossiers, ce resserrement des règles pour pratiquer le métier fera disparaître un bon nombre de petits ateliers mal équipés et peu compétents pour répondre aux exigences liées à la réparation des voitures modernes bardées d’électronique.
« Puisque certains constructeurs veulent limiter le nombre d’ateliers de carrosserie certifiés sous leur marque dans chaque territoire du Québec, aller chercher maintenant une certification offrira au carrossier une forme d’exclusivité pour les réparations de ces véhicules, du moment où les assureurs recommanderont à leurs clients de se diriger vers ces ateliers spécialisés », ajoute M. Proteau.
Comme son collègue Allain Sarkis du Nouveau-Brunswick, ce gestionnaire considère que la certification du constructeur va prendre toute sa valeur lorsque les carrossiers qui ont fait les investissements dans les certifications et les outils nécessaires pour les obtenir seront ceux qui en tireront la pleine reconnaissance de la part de leurs partenaires assureurs.
« Dans un autre ordre d’idées, je n’ai jamais vu l’intérêt de me joindre à une bannière avant de rencontrer les gens de CSN Collision, mentionne le carrossier. Mais j’ai dit oui, car ce réseau ne veut que les meilleurs. En ce sens, si le réseau nous encourage à aller nous certifier, ce qui est le cas pour un grand nombre d’ateliers en Ontario par exemple, c’est que ses dirigeants sentent bien que dans l’avenir, l’industrie va dans cette direction. »