Alors que le secteur de l’automobile progresse à vitesse grand V, les ateliers de carrosserie doivent se mettre à la page dès maintenant.
En tant que secteur des services automobiles, la carrosserie doit suivre la vague technologique. En ce moment, j’évalue que 70 % des ateliers ne sont pas équipés pour affronter les défis d’avenir.
On peut parler des véhicules électriques, qui animent nos conversations présentement, mais plus près de nous, les systèmes avancés d’aide à la conduite, les ADAS, font déjà leur entrée dans nos ateliers. Et ce pourcentage va croître beaucoup plus rapidement que celui des VÉ dans un avenir rapproché. Évidemment, il faut aussi garder à l’esprit qu’en 2035 une voiture sur les cinq qui seront confiées à nos carrossiers sera électrique.
Je comprends que les relations avec les assureurs, un élément de première importance dans la gestion de nos entreprises, préoccupent un bon nombre de carrossiers en ce moment. Toutefois, sur ce front, la situation évolue favorablement pour nos ateliers. Le maintien d’une saine communication axée sur des solutions consensuelles avec les compagnies d’assurance nous permet d’enregistrer constamment des gains.
L’amélioration graduelle des conditions offertes par les assureurs exige, en contrepartie, l’engagement des carrossiers à offrir un service de qualité. À ce chapitre, je reviens sur l’urgence de considérer l’investissement en équipement et en expertise nécessaires à la prestation de ces services.
Les carrossiers doivent mettre leur énergie sur ce qu’ils peuvent contrôler. Identifier les opportunités d’affaires en greffant à leur entreprise des services complémentaires. Tout ce que l’atelier peut prendre en charge, qu’il s’agisse du remplacement des vitres, de l’alignement ou encore des calibrations nécessaires à la remise sur la route de voitures sécuritaires, représentent des postes de profits supplémentaires. De plus, il contrôle le flot de production en ayant en main le plus d’éléments possible pour la compléter la réparation.
L’avenir appartient aux entrepreneurs qui savent prendre un pas de recul pour analyser leurs opérations actuelles afin d’identifier les véritables opportunités qui se présentent à eux. Je crois aussi que la nouvelle réalité de notre marché va aussi favoriser le partage d’expertise entre ateliers. Quand on parle d’investissement, il faut voir s’il est raisonnable et ultimement rentable de se lancer dans une direction sans évaluer son véritable potentiel. J’ai souvenir de la vague des réparations des pièces d’aluminium pour lesquels certains ateliers se sont équipés et formés pour réaliser avec le temps que les volumes nécessaires à l’amortissement de ces équipements n’ont jamais été au rendez-vous.
Pourquoi un groupe de carrossiers ne s’entendrait pas, sur un territoire donné, pour développer en collégialité leurs champs d’expertise ? On voit déjà apparaître par exemple ici au Québec des centres spécialisés de calibration des systèmes ADAS. Une réflexion collective pourrait assurer aux carrossiers de cibler leurs efforts d’une façon beaucoup plus stratégique.
Ainsi, nos ateliers seront en mesure d’offrir l’expertise sur laquelle repose la relation avec leurs donneurs d’ouvrage.