Savoir gérer est fondamentalement affaire de logique ; les titres n’en sont pas nécessairement la garantie.
Penser que le métier de carrossier consiste essentiellement à jouer du marteau et du pinceau est plus que réducteur et simpliste ; il exige au contraire une expertise et un savoir-faire de haut niveau.
Dans ce quotidien de l’excellence où tout atteint un raffinement qui n’est pas à la portée de tous, il est normal qu’un estimateur et un débosseleur conjuguent à deux production et gérance.
C’est ce qui est arrivé du jour au lendemain à Yvan Gilbert et Frédéric Tardif lorsque Vallée VW, connu sous ce nom depuis des décennies, a acquis l’atelier Carrossier ProColor St-Georges.
Professionnels à la rigueur et à la passion indéniables, ils n’ont pas eu à changer de livrée pour prendre les commandes, le tout s’étant fait à l’interne, sans que qui ou quoi que ce soit ait été bousculé.
Disciples d’une garde avertie
Maniaques des autos chacun à leur façon, et bien guidés, Yvan et Frédéric gardent depuis 2018 la même cadence qui les y a conduits jusqu’à présent à l’obtention des certifications FORD, FCA CHRYSLER, GENESIS, HYUNDAI, KIA et SUBARU.
D’ailleurs, être du lot des ateliers I-CAR OR n’a pas été l’équivalent d’une ascension de l’Everest, mais qu’une confirmation de leur niveau collectif d’expertise, acquis par la formation continue et des conseils pertinents.
Il faut dire que ce sont de véritables disciples du regretté Frank Lefebvre, de PPG, ainsi que des John Beauregard, Denis Cloutier et René Perreault, tous de la garde avertie de ce fournisseur.
Les connaître est une chose, faire siennes leurs suggestions, une autre. Comme ils partagent leur vision et ont le calibre pour les appliquer et à en assurer le suivi, ils n’ont jamais hésité à faire chaque fois un pas de plus.
Raccrocheurs de même fibre
Yvan et Frédéric, qui ont 37 et 46 ans, avaient raccroché en Carrosserie après avoir délaissé un Secondaire ennuyeux et travaillé dans des usines de bardeaux de cèdre et de panneaux destinés à l’ameublement.
Leur porte d’entrée dans le métier a été la même : celle de la Polyvalente Veilleux, avant que ne s’ouvre l’ultramoderne CIMIC, où Yvan a cependant fait partie de la première cohorte à y terminer son DEP.
Outre les qualités qui font des diplômés Yvan Gilbert et Frédéric Tardif un duo parfaitement harmonisé, ils ont pour les véhicules une passion forte comme un aimant de ferrailleur.
Des miniatures au Tap’Touche
Créatif et peintre de nature, le premier a depuis toujours le réflexe de n’avoir d’abord d’yeux que pour ce qui est beau à voir ou à faire, doublé d’une piquante curiosité pour la façon dont les choses sont conçues.
Minutieux et patient, ce sont des heures et des heures passées dans son enfance avec des TONKA et HOT WHEELS, ses favoris, mais aussi à monter plein de « chars » avec l’équivalent de grands pots de colle.
Bien que le « TALAM » sonne encore dès l’apparition d’un beau modèle, ce sont les LEGO qui, pour son côté novateur, demeurent ses matériaux de prédilection, dont le 3000-pièces que sa blonde lui a donné !
Si ces passe-temps l’ont bien préparé au métier, les jeux vidéo, la programmation et le Tap’Touche, permettant de taper à 10 doigts sans regarder le clavier, lui servent à merveille.
Des bolides, à l’essence des véhicules
Piqué dès l’enfance par les puissants bolides et la course, et très fin observateur, Frédéric a eu très tôt la réputation de reconnaître infailliblement la marque de chaque véhicule.
Maniaque des belles autos, du jus et du son des gros moteurs, c’est un mélomane des mécaniques bien orchestrées. L’instrument de son premier choix a donc été une Camaro Z/28 1980, suivie d’une Chevelle 1975.
À quoi passait-il son temps, sinon à les rendre plus puissantes, plus résonnantes, plus performantes qu’à l’origine, y installant le dernier cri ou l’accessoire carrément supérieur.
Étrangement, c’est pourtant en Carrosserie qu’il se dirigera ; sans doute pour aller plus loin qu’en périphérie de la mécanique, pour aller au cœur de leurs structures et les rendre comme neuves, ou mieux encore.
Une validation étape par étape
Alors qu’Yvan se concentre sur l’estimation, Frédéric orchestre une production exécutée avec rigueur au moyen des terminaux, cellulaires et tablettes, et par une validation signée à la fin de chaque étape.
La plus grande attention est d’ailleurs portée aux erreurs les plus banales, tel un phare non connecté, puisque le manque d’attention est la bête noire qui peut se pointer à chaque inter-section.
Quant au lourd problème de la pénurie de personnel compétent, les deux associés y ont suppléé en septembre 2021 par l’embauche de deux Tunisiens dont affectés au lavage et au débosselage.
Connectés à la relève
Sous ce rapport, l’accueil des élèves en Carrosserie, qui sont désormais formés à 40 % en atelier, est plus que jamais pris au sérieux en raison de la possibilité d’en faire par le fait même des employés de choix.
C’est d’autant positif qu’Yvan et Frédéric admettent que le nouveau cours correspond aux attentes de l’industrie, et qu’il se traduit par un meilleur partenariat avec ces anciens confrères que sont les enseignants.
En ce sens, ils ont été agréablement surpris d’avoir eu l’occasion de les conseiller en matière de nouvel équipement, et même de les initier au système d’estimation d’AUDATEX.
Plus allumant que jamais
Il faut croire, comme le conclue Frédéric Tardif et le pense Yvan Gilbert, qu’en 2022 le métier de carrossier est à la fois le plus compliqué et le plus beau du monde, à condition d’aimer apprendre et s’adapter.
À propos de leur cheminement en affaires, ces associés saluent le grand patron de Carrossier ProColor St-Georges, Vallée Auto, Vachon Subaru et Kia Thetford pour son mentorat exceptionnel et ses décisions avisées.