Au Canada, les confinements en cours ont considérablement réduit l’activité de nombreux centres de carrosserie. Cela a eu un impact sur les temps de cycle, les temps de contact et d’autres indicateurs clés de performance tels que la durée de location (LOR).
Le rapport de données sur la durée de location d’Entreprise Rent-a-Car pour le premier trimestre 2021 a révélé des résultats intéressants au Canada.
Selon le rapport, le nombre moyen de jours facturés pour les véhicules de location couverts par une assurance après une collision au 1er trimestre était de 11,1 jours à l’échelle nationale, ce qui représente une baisse de 1,7 jour par rapport à la même période en 2020 (12,8 jours).
Le Québec connaît la plus faible variation
En ce qui concerne les provinces (les données n’étaient pas disponibles pour les provinces avec une assurance publique – Colombie-Britannique, Manitoba et Saskatchewan), le plus grand changement entre le T1 de 2020 et celui de cette année a été vu en Ontario.
L’Ontario a vu le nombre moyen de jours facturés passer de 14,4 à 12,2. Fait intéressant, parmi toutes les provinces pour lesquelles des données étaient disponibles, l’Ontario affiche systématiquement le plus grand nombre de jours moyens facturés pour les véhicules de location.
La deuxième plus forte baisse a été enregistrée à Terre-Neuve-et-Labrador, où le nombre moyen de jours facturés a diminué de 1,9 entre le premier trimestre de cette année et le dernier (11,9 contre 13,8 en 2020).
Bien que les données de chaque province analysée montrent une baisse du nombre moyen de jours facturés pour la location de véhicules au T1 2021 par rapport à la même période l’année précédente, l’Île-du-Prince-Édouard a enregistré la plus faible baisse, soit 0,7 jour. Cependant, c’est aussi dans cette province que le nombre de jours de location facturés a été le plus faible (8,7 au T1 2021 et 9,4 au T1 2020).
Les autres provinces où le nombre moyen de jours facturés est le plus faible sont le Nouveau-Brunswick et le Québec, tous deux ex aequo avec 10,1 jours au premier trimestre de 2021 (le Québec a connu une baisse d’un jour par rapport à la même période en 2021 et le Nouveau-Brunswick, de 1,8 jour).
Si l’on examine les raisons de la baisse de la moyenne générale des jours facturés pour la location de véhicules, plusieurs facteurs sont en jeu. Avec le début des confinements provinciaux et des consignes de rester à la maison, la circulation des véhicules et donc le taux d’accidents ont diminué.
Le nombre de réclamations réparables ayant diminué, les centres de carrosserie étaient en mesure d’effectuer le travail plus rapidement. Les temps de cycle ont été réduits et les clients ont passé moins de temps dans des véhicules de location, ce qui a permis de réduire le nombre de jours moyens facturés.
Véhicules pouvant être conduits ou non
En ce qui concerne les réparations de véhicules pouvant être conduits, le rapport montre que, parmi les provinces pour lesquelles des données étaient disponibles, l’Ontario a connu la plus forte baisse par rapport au premier trimestre 2020, avec 2,2 jours, et le Québec les plus faibles, avec 0,3 jour.
Bien que des baisses aient également été observées pour les véhicules ne pouvant pas être conduits par rapport au T1 2020, ces baisses ont été plus prononcées, avec moins de réparations de ce type de véhicules, ce qui a entraîné des baisses importantes de la durée de vie correspondante.
L’Ontario a encore une fois enregistré la plus forte baisse des locations pour des véhicules ne pouvant pas être conduits au T1 2021 par rapport à la même période l’année précédente, soit 2,7 jours. Le Québec a connu les plus faibles baisses au cours de la même période (1,1 jour).
Les informations du rapport 2021 Q1 ont également été confirmées par Ryan Mandell, directeur du conseil en matière de performance chez Mitchell International.
« Le volume des sinistres réparables a considérablement diminué en janvier et février par rapport à la même période en 2020 (33 % en janvier 2021 et 24 % en février 2021), ce qui a conduit à la capacité de réaliser des réparations dans des délais plus courts », a déclaré Mandell.
« Le pourcentage de réparations de véhicules ne pouvant pas être conduits au Canada a également légèrement baissé, passant de 23,62 % au Q12020 à 23,55 % au Q1 2021. »
Pertes totales
Dans l’ensemble, la fréquence des pertes totales a continué d’augmenter entre le T1 2020 et le T1 2021, gagnant 1,9 jour moyen (jusqu’à 21,5 jours contre 20,6 au T1 2020).
Selon M. Mandell, les véhicules plus récents, plus précisément ceux âgés de 0 à 3 ans, ont connu la plus forte augmentation des pertes totales au cours de la période, en particulier en Ontario.
« Les véhicules plus récents peuvent avoir moins d’éléments de comparaison disponibles sur le marché qui correspondent étroitement aux options du véhicule sinistré, créant ainsi une situation où le règlement peut être retardé, car davantage de négociations entre l’assureur et le client peuvent être nécessaires », a-t-il déclaré.
M. Mandell a également souligné que l’augmentation globale du taux d’indemnisation en Ontario était probablement le résultat d’une augmentation du nombre total de sinistres dans la province. Le premier trimestre 2021 a vu un ratio de pertes totales de 25,3 %, ce qui est le plus élevé de tous les trimestres au cours des 5 dernières années.
« Le volume supplémentaire aurait un impact sur la capacité des assureurs à traiter toutes les réclamations pour pertes totales jusqu’à la clôture avec la même efficacité. »
L’avenir
Il est difficile de prévoir comment les choses vont évoluer à l’avenir. Actuellement, l’industrie automobile est confrontée à un certain nombre de vents contraires, depuis la pénurie de microprocesseurs qui affecte la production de nouveaux véhicules et la fabrication de pièces, jusqu’à la demande croissante de véhicules neufs et d’occasion.
De plus, comme les confinements devraient être levés, il est difficile de prévoir l’évolution des réclamations et des réparations de carrosserie
Si les volumes de trafic augmentent et, avec eux, les LOR, nous pourrions voir une augmentation du nombre moyen de jours facturés, mais il est peu probable que nous assistions de sitôt à un retour aux chiffres d’avant la pandémie.