La nouvelle date obligatoire pour la pose des pneus d’hiver est confirmée, c’est le 1er décembre et ce dès l’automne 2019.
Les réactions sur cette décision auront pour le moins été divergeantes. Chose certaine, le passage à une date plus hâtive ne se fera pas sans heurts. C’est du moins ce qu’en pense George Iny, le président de l’Association pour la Protection des Automobilistes (APA).
Curieusement, alors qu’il se montre souvent critique envers les garagistes, cette fois, ce sont eux qu’il protège ! En effet, le représentant de l’APA considère que cette avance de deux semaines rendra l’opération problématique. Toujours selon M. Iny, il sera difficile sinon impossible de modifier le comportement des consommateurs même si on leur accorde une économie quelconque.
Quant aux garagistes et installateurs, il croit que ceux-ci qui souffraient déjà de la ruée du traditionnel 15 décembre ne seront pas capables d’accueillir d’avantages de consommateurs à la fin novembre… quand ceux- ci se rendront compte qu’ils sont déjà presqu’à la date limite.
La solution proposée
Il faut dire ici que ni M. Iny ni l’APA sont contre l’idée d’avancer la nouvelle date de la pose des pneus d’hiver. Mais ils croient plutôt que l’opération devrait se faire en deux étapes. Lors d’une rencontre privée, George Iny nous a confié que l’APA verrait plutôt cette opération en deux temps, le premier impliquant une zone nordique qui, selon lui, est déjà prête de toute façon et un deuxième pour le sud de la province qui, on s’en doute, est toujours fort achalandé. Pensons à Montréal et ses environs où le public ne se prépare pas aussi tôt que les gens du nord.
George Iny a également souligné qu’en avançant ainsi la date de deux semaines, cela laisse encore moins de temps aux ateliers de profiter de leur personnel permanent et leur mettra plus de pression à engager du personnel saisonnier moins expérimenté. De toute façon, l’APA réclame déjà une meilleure formation dans le domaine du pneu.
Il y aurait toujours la possibilité d’essayer de contacter la clientèle par téléphone ou par écrit (Internet) mais là encore, on s’attend à la réaction lente de la clientèle. Si, par malheur (ou par bonheur, c’est selon), l’automne se caractérise par une température clémente plus tard dans la saison, comme ce fut le cas lors des dernières années, les automobilistes seront réticents à faire installer des pneus d’hiver.
D’autre part, le président de l’APA déplore le fait que les constructeurs d’automobiles et les fabricants de pneus continuent de multiplier les grandeurs des pneus ce qui ajoute à la confusion ( Imaginez comment il devient difficile de s’y retrouver et de commander les bons pneus tout en prévoyant des pneus en réserve… )
Selon l’étude menée par le groupe Freedonia, la demande annuelle pour les pneus (de tous les genres) augmentera de 4,1 % jusqu’en 2019 pour atteindre une production annuelle de quelque 3 milliards d’unités. Comment pourrons-nous tous s’y retrouver?
Enfin, ce qu’il y a à retenir de cette rencontre ? Débutez vos contacts avec les clients le plus tôt possible. Le 1er décembre arrivera plus vite que vous ne le croyez.