Les rues de l’arrondissement Centre-Sud se sont ajoutées les 29 et 30 juillet aux nombreux terrains d’essais empruntés par Michelin, manufacturier officiel de la Formule E.
Au-delà des questions de gestion urbaine qui auront soulevé les passions au cours des dernières semaines, Montréal s’est inscrite dans un processus d’innovation technique au service de la mobilité durable de demain. Fabricant et fournisseur des pneus Pilot Sport EV2, chaussés par les 40 voitures pilotées dans chacune des courses du ePrix (deux par course pour chaque pilote), Michelin s’acquitte depuis trois ans d’un mandant bien en phase avec la philosophie de la Formule E : participer au développement de la mobilité durable.
Développer la mobilité durable
Contrairement à des séries comme la Formule 1, le défi à relever dans une saison de Formule E est de fabriquer un seul et unique modèle de pneu qui puisse être employé pour toute la durée de la série et ce, dans toutes les conditions potentielles existantes dans les régions visitées.
« Les voitures roulent en ville et sont soumises à toutes sortes de conditions. Les pneus doivent performer à la chaleur comme dans le froid ou sous la pluie, dans des rues avec des courbes impitoyables où les processus de freinages sont très complexes en ce qui a trait à la récupération d’énergie », explique Serge Grisin, directeur du Championnat Formula E, Michelin Motorsport, en entrevue avec Pneumag.
Directement inspiré d’un pneu vendu au grand public, le Pilot Sport 4S, la technologie ainsi développée pour la Formule E, est ultimement vouée à servir l’automobiliste à grande échelle pour répondre à des besoins de mobilité durable en pleine croissance.
« Cette série nous permet de développer des pneus de l’avenir, dédiés à l’efficacité énergétique, moins énergivores pour la voiture et sa batterie, mais aussi plus polyvalents, ce qui diminue les besoins de production de pneus », ajoute M. Grisin.
Adhérence et efficacité
Une course de voitures électrique en milieu urbain demande un juste équilibre entre une adhérence maximale et un minimum de dépense énergétique, comme l’expliquait Pascal Couasnon, chef de Michelin Group Motorsports, aux journalistes présents.
« Pour cette saison de Formule E 2017, la question était la suivante : comment arriver aux mêmes performances que les dernières années, en utilisant moins de matériaux ? C’est ainsi que nous avons réussi à diminuer le poids du pneu et sa consommation énergétique de façon significative », explique-t-il
« Nous avons ainsi créé un pneu qui diminue la résistance au roulement de 16 % par rapport à ces prédécesseurs des deux dernières années, ce qui offre à la voiture une autonomie supplémentaire de plus de deux kilomètres, soit environ un tour additionnel », souligne M. Couasnon. Le Pilot Sport EV2 est également plus léger de 1.1 kg par pneu avant et 1.4 kg par pneu arrière, pour alléger la voiture d’environ cinq kilogrammes.
M. Couason nous rappelait également la tradition de très longue date qu’entretient Michelin avec la course automobile, basée depuis le début sur la recherche et développement destinée au grand public.
« Utiliser les pistes de compétition comme laboratoire est une stratégie qui remonte à notre toute première course, en 1891. On teste nos performances pour améliorer nos produits. Aujourd’hui, nous le faisons au service de la mobilité durable. »