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Une espèce en voie de disparition

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Ne sursautez pas en ouvrant le coffre d’un véhicule pour découvrir qu’il ne dissimule aucune roue de secours.

Selon une étude réalisée en 2017 par l’American Automobile Association (AAA), plus du quart (28 %) des véhicules de cette année modèle étaient dépourvus d’un cinquième pneu aux États-Unis. Une tendance qui s’étend au Canada et au Québec. Si plusieurs experts remarquent ce phénomène depuis belle lurette, surtout du côté des marques de luxe comme BMW et Cadillac – et plus récemment Mercedes et Audi –, d’autres constatent que les constructeurs de masse tels que Kia, Hyundai et Nissan, pour ne nommer que ceux-là, tendent eux aussi à embarquer dans le train depuis quelques années.

On remarque également que les récents modèles électriques ne comportent pas, pour la plupart, de pneu de rechange, question de préserver l’autonomie du véhicule en diminuant son poids total, dit-on, mais aussi de disposer de plus d’espace dans le coffre.

Les pneus à roulage à plat

Jean-Guy Roy, directeur général de Desharnais Pneus et Mécanique et Ugo Desgreniers, directeur de l’approvisionnement chez Distribution Stox, l’affirment tous les deux : les pneus à roulage à plat, communément appelés run flat tires auraient d’abord été développés pour permettre aux constructeurs de retirer la roue de secours sur certains de leurs modèles, libérant de l’espace tout en allégeant le véhicule.

Jean-Guy Roy, directeur général, Desharnais Pneus et Mécanique (Photo : Desharnais Pneu et Mécanique)

« En enlevant le pneu et le cric, on réduit le poids d’environ 50 livres, ce qui permet une économie d’essence à long terme pour le consommateur. C’est du moins un argument qu’on entend du côté des constructeurs, note Jean-Guy Roy. On peut aussi présumer qu’ils voient là une économie importante en termes de coûts. »

Selon lui, BMW aurait été l’un des premiers à troquer la cinquième roue pour la pose de quatre pneus à roulage à plat au cours de la décennie 2000. Ceux-ci, plus rigides, se dégonflent moins rapidement que les pneus réguliers et permettent au conducteur, en cas de crevaison, de rouler sur une distance d’environ 80 km pour atteindre le garage le plus près.

« Le problème avec les run flat, toutefois, c’est qu’ils sont plus difficilement réparables. Souvent, en cas de crevaison, il faut les remplacer complètement. Et lorsqu’on en remplace un, on risque de devoir en remplacer un deuxième pour égaliser l’usure. Ça devient donc coûteux pour le consommateur », remarque l’expert, qui ajoute que la rigidité du pneu à roulage à plat peut également susciter un inconfort pour la personne au volant, selon le type de véhicule.

Appelés à disparaître ?

Si certains constructeurs ont emboité le pas à BMW de 2010 à 2017, en munissant eux aussi certains de leurs modèles de pneus à roulage à plat, d’autres ont plutôt choisi de remplacer la roue de secours par une trousse allégée, comprenant notamment un compresseur portatif et une borne de scellant.

« Je ne sais pas si on peut vraiment parler de tendance vers la disparition du pneu de secours puisque son évolution va plutôt dans toutes les directions », nuance Ugo Desgreniers. Bien que l’expert de Distribution Stox reconnaisse que plusieurs constructeurs délaissent la cinquième roue, et ce, dit-il, depuis un bon moment, il doute que cette dernière soit un jour complètement laissée de côté.

« Aujourd’hui, on voit aussi des pneus de rechange dégonflés accompagnés d’une pompe. Avant ça, on voyait ce qu’on appelle des tiny wheels, soit des roues très étroites et plus légères que ce qui se faisait dans le passé, explique-t-il. Bref, certains décident de la retirer, oui, mais d’autres préfèrent plutôt adapter la roue de secours à la réalité actuelle en la rendant plus compacte. On a aussi vu des constructeurs adopter les run flat pour ensuite s’en départir et revenir au cinquième pneu compact ou à la trousse de dépannage. »

Impact pour les parcs ?

L’étude de 2017 citée en début d’article révèle que l’Americain Automobile Association a dépanné, cette même année aux États-Unis, plus de 450 000 membres dont le véhicule était dépourvu de pneu de rechange. Jesse Caron, de CAA-Québec, constate lui aussi qu’un nombre grandissant d’usagers de la route desservis par l’organisation sont dans cette situation.

« Quand ils ne font pas appel à un service de remorquage, soit que les gens roulent sur un run flat, soit qu’ils roulent sur un pneu régulier qu’ils gonflent eux-mêmes comme ils peuvent, avec les outils dont ils disposent dans le coffre. On peut voir ça surtout dans les coins plus éloignés des services », indique-t-il.

Ce phénomène aurait selon lui pour effet de rendre les pneus plus difficilement réparables par la suite. Il nuance toutefois en disant que le risque de crevaison diminue en zone rurale par rapport au milieu urbain.

Selon Jean-François Dumas, directeur général de Gestion de parc Element, cette tendance n’aurait pas vraiment d’incidence sur l’industrie des parcs pour le moment. Il croit toutefois que les gestionnaires auraient intérêt à s’assurer que les conducteurs connaissent le contenu de leur coffre arrière, pour éviter des surprises.

« Comme nous offrons le service d’assistance routière à nos clients, ça ne pose généralement pas de problème. Mais il est certain que cette tendance d’enlever la cinquième roue peut s’avérer moins pratique si on est une petite entreprise en zone éloignée. »

Même son de cloche du côté de Marc Cliche, chef des opérations optimisation – Services administratifs, UAP, qui gère un parc comprenant des véhicules sans roue de secours.

« Notre parc contient environ 180 Ford Fusion hybrides qui ne sont munis que de l’équipement requis pour gonfler les pneus, indique-t-il. Comme nous changeons nos véhicules aux trois ans environ et que les crevaisons sont plutôt rares, ce n’est pas un problème. Mais il faut préférablement aviser les conducteurs du contenu du coffre. »

Catégories : Parc

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