La connaissance des chiffres fait souvent toute la différence lorsqu’on se lance en affaires.
Sylvain Benoît, président de Bectrol, le dit lui-même. Il n’est ni technicien ni expert en solutions électriques. Sa force en tant que gestionnaire repose principalement sur ses compétences administratives et son parcours en comptabilité. Avant de devenir président, M. Benoît a occupé les fonctions de directeur général et de directeur des finances de l’entreprise cofondée par son père.
« Depuis que je suis là, je me suis toujours occupé des finances. Mon père, lui, était un électricien, et c’est son associé qui s’occupait de la gestion. Moi, j’ai pu reprendre le flambeau de l’entreprise, en partie grâce à ma connaissance des chiffres. »
Les bornes de recharge rapide
D’abord spécialisée en vente de composants électriques dédiés à la machinerie industrielle, Bectrol, fondée à Saint-Hyacinthe en 1979, a beaucoup évolué au fil du temps. Aujourd’hui, l’entreprise chapeautée par Sylvain Benoît a plus d’une corde à son arc. Si 55 % des activités de la compagnie reposent sur l’assemblage de panneaux de contrôle électriques, une autre partie, en pleine expansion, se traduit par la production et la vente de bornes de recharge. Un secteur dont l’exploration a débuté en 2015 sous la présidence de Sylvain Benoît.
« Un membre du personnel s’est procuré une voiture électrique et ça a été une révélation pour nous. Peu de temps après, nous avons fait l’acquisition d’une première Volt servant aux déplacements de l’un de nos employés », raconte le principal intéressé.
Dans un élan avant-gardiste, Bectrol a commencé à produire des bornes de recharge rapide, en plus de développer des infrastructures pour en faire l’aménagement. Téo Taxi est devenu le premier client de la compagnie pour ces nouveaux produits, avec une commande de quatre bornes de recharge rapide. Avant sa récente fermeture, la société de taxis en détenait 18 de Bectrol, en plus des installations requises pour l’alimentation électrique.
« Ce qui nous distingue, c’est notre expérience dans l’automatisation industrielle, qui nous permet de concevoir tout le bâtiment ou la plateforme nécessaire à l’aménagement des bornes de recharge. On peut même s’occuper de la gestion du courant à distance », indique M. Benoît.
Ce dernier insiste sur le fait que Bectrol ne produit que des bornes rapides de niveau 3 à 50 kW. Outre la production, l’entreprise vend des produits assemblés par d’autres compagnies, notamment des bornes de niveau 2 à 240 volts et de niveau 3 à 24 kW.
Travailler ensemble
L’entreprise se distingue également par sa volonté de développer des partenariats au profit du développement de l’électrification, notamment avec le Circuit électrique et AddÉnergie. C’est Bectrol qui a établi les premiers contacts avec AddÉnergie – son compétiteur a priori – pour collaborer sur divers projets.
« On a des forces différentes qu’on met à profit en travaillant ensemble. Nous, chez Bectrol, sommes souvent responsables de la mise en place d’infrastructures de recharge. »
En 2019, M. Benoît s’attend à travailler avec le Circuit électrique, peut-être sur l’ajout de 1600 bornes sur 10 ans annoncé en début d’année par le gouvernement.
« On a été approchés par Tesla pour la conception d’infrastructures d’alimentation de leurs bornes de recharge en Amérique du Nord. Aussi, une entreprise française, EVTronic, nous a choisis pour l’assemblage de bornes qui seront distribuées en Amérique. »
Et l’entreprise sera appelée à se développer encore plus dans les années à venir, puisque les technologies en électrification évoluent à un rythme fou…