L’âge du conducteur influence le niveau de risque. Constatez-vous cette tendance dans votre parc ?
Le nombre d’aînés (65 ans et plus) augmente rapidement au Canada. Représentant 8 % de la population en 1971, ils formeront le quart de la population d’ici 2036.
Selon Statistiques Canada, 75% des aînés détiennent un permis de conduire et, à l’exception des jeunes conducteurs masculins, les 70 ans et plus ont le plus haut taux d’accident. D’ailleurs, 17 % des décès liés aux accidents de la route concernent des conducteurs de 65 ans et plus, même s’ils ne représentent que 14 % des conducteurs. Cela s’explique notamment par leur fragilité : les aînés subissent plus de blessures lors d’un accident.
Risque accru
Les statistiques ne mentent pas. Ce groupe démographique est à risque s’il est derrière le volant. Toutefois, les autorités responsables doivent équilibrer les politiques favorisant un traitement juste et équitable des conducteurs âgés.
Recevoir notre permis de conduire est un événement mémorable pour nous tous. Emprunter la voiture familiale pour la première fois et se rendre à l’école, au travail ou à une fête évoque la liberté. Multipliez ce sentiment par une à huit décennies de conduite et vous comprendrez peut-être les aînés qui doivent passer des tests ou même renoncer à leurs privilèges de conducteur.
Capacités ou âge?
La justice suppose qu’il faut évaluer les conducteurs selon leurs capacités et non leur âge. Si « la quarantaine est la nouvelle vingtaine », est-ce que « la quatre-vingtaine est la nouvelle quarantaine »? Les aînés d’aujourd’hui sont certes plus en forme et actifs qu’autrefois. Cependant, leur âge ne doit pas déterminer s’ils sont aptes à conduire ou non. Les capacités physiques et cognitives du conducteur doivent motiver cette décision.
Selon le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM), « lorsqu’on évalue un conducteur âgé, il faut tenir compte de facteurs comme le temps de réaction réduit, le manque d’attention, le mauvais jugement, le déclin de la vue, le processus de pensée ralenti, les moments de confusion, le déclin de la mémoire, la perte de force physique, l’arthrite, de graves problèmes respiratoires et les soudains changements du rythme cardiaque. »
Vieillissement des conducteurs commerciaux
Vous croyez que les parcs automobiles sont épargnés ? Dans l’industrie des parcs de véhicules commerciaux, les aînés représentent environ 10 % des conducteurs et sont 1,5 fois plus à risque d’avoir un grave accident que les conducteurs de 45 à 64 ans. Autrement dit, des 260 000 conducteurs commerciaux au Canada, 26 000 ont 65 ans ou plus, et ces chiffres sont plus élevés dans d’autres types de parcs.
Les législations provinciales qui varient grandement d’une province à l’autre, régissent tles exigences médicales et les tests à passer. Seuls le Manitoba, la Saskatchewan et l’Île-du-Prince-Édouard ont des politiques selon « l’aptitude à conduire ».
Les autres provinces se fondent sur l’âge et exigent des tests additionnels pour les personnes de 64 à 80 ans. En plus d’adhérer à ces lois, il faut veiller à ce que les politiques des parcs automobiles respectent l’individu.