La Californie est devenue l’une des références dans le monde sur le plan du transport à propulsion à l’hydrogène, une ressource qu’elle puise en partie au Canada.
Selon Nicolas Pocard, de l’entreprise Ballad Power Systems qui offre des solutions à pile à combustible, le Canada dispose de toutes les ressources nécessaires pour inclure l’hydrogène dans son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais il sous-exploite le carburant qu’il produit, préférant l’exporter en Europe, aux États-Unis et en Chine.
« Le Québec peut fabriquer le carburant avec de l’hydroélectricité et dispose d’amplement d’espace pour le stocker, mais n’exploite pas suffisamment la ressource ici », illustre-t-il, lors d’une conférence déployée à l’occasion du Salon commercial sur les véhicules électriques, de Mobilité électrique Canada.
Avantageux pour les parcs
L’hydrogène, selon le conférencier, est un carburant alternatif présentant plusieurs avantages pour les parcs, notamment en raison de l’autonomie et du ravitallement efficace. Avec un réservoir plein, un bus parcourt en moyenne de 400 à 500 kilomètres, et met de 6 à 10 minutes à se recharger avec une station rapide. « Remplacer un véhicule régulier par un véhicule à propulsion à l’hydrogène, c’est du 1 pour 1, et ça permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effets de serre. Et plus le parc est grand, plus les coûts et les efforts diminuent », calcule l’expert, précisant que le prix de distribution du carburant alternatif est équivalent à celui de l’essence. Il rappelle également que l’hydrogène est une énergie renouvelable.
Un fort engagement des gestionnaires de parc, des distributeurs et des gouvernements est nécessaire, selon lui, pour que la technologie à pile à combustible se développe au pays. La mobilité à l’hydrogène doit bénéficier d’un support de l’État équivalent à celui de l’électrique. Il estime également qu’une réglementation pour l’adoption de parcs à zéro émission est de mise.
En Californie
D’ici 2030, 30 % des véhicules commerciaux électriques seront propulsés à l’hydrogène en Californie, et d’ici 2040, tous les bus de transit seront à zéro émission, selon le plan du gouvernement. D’ici cinq ans, l’État américain comptera 200 distributeurs de ce carburant et 100 000 voitures à hydrogène. Au Japon, on dispose de 100 stations, et on prévoit augmenter le nombre à 1000 d‘ici 2025. Quant au Canada, le réseau est en développement à Vancouver, à Toronto, au Mississauga, à Québec et à Montréal.
Station publique à Québec
La première station publique à hydrogène de la province devrait être opérationnelle d’ici le printemps 2019, à Québec. Un projet de 5,2 M$, dont 2,9 M$ proviennent du gouvernement du Québec. La borne sera en activité à la station-service Harnois Groupe pétrolier du boulevard Wilfrid-Hamel, laquelle comprend déjà des stations de recharge électrique. Le système permettra de produire 200 kg d’hydrogène par jour, à même le site, par processus d’électrolyse de l’eau. Il s’agit d’un procédé 100 % électrique.