À partir du moment où ils sont identifiés à l’image de la compagnie, les véhicules appartenant à un parc automobile deviennent inévitablement des émissaires au fil de leurs déplacements.
Pour éviter les inconvénients reliés aux pannes ou autres impondérables routiers, il devient donc primordial de compter sur un parc en bon état.
Prévenir et sensibiliser
Non seulement parce qu’ils reflètent l’emblème de l’entreprise, mais aussi parce qu’ils représentent des outils de travail indispensables, les véhicules doivent faire l’objet d’un suivi mécanique constant, à la lumière d’un plan judicieusement élaboré.
« En dehors de tout cela, c’est aussi bien souvent la fondation et la principale source de revenus de la compagnie », renchérit Nelson Pacheco, directeur des opérations chez Transervice.
En vertu de plusieurs années d’expérience dans le domaine, M. Pacheco apporte son analyse d’une situation trop souvent imputable à un laisser-aller circonstanciel.
« La négligence de l’entretien et un conducteur inexpérimenté sont souvent en cause. Notre étude démontre que 70 % des bris causant une panne de véhicule auraient pu être aisément évités. Un autre 10 % relève directement du comportement du conducteur, d’une panne d’essence ou d’une batterie nécessitant un survoltage. »
Malgré tout, notre intervenant prétend qu’il suffit parfois de bien peu de choses pour enrayer, ou à tout le moins atténuer le problème.
« Un système de gestion conservant un historique et exerçant un suivi des réparations et des inspections du matériel roulant est essentiel. La sensibilisation quant à la maintenance préventive passe aussi par la formation. Un gestionnaire de parc doit démontrer les bénéfices de cette démarche et l’impact qu’entraîne un véhicule inactif à cause d’une panne mécanique. »
Une question d’économie
Depuis 1981, Serge Landry, au volant de sa dépanneuse, est venu en aide à une multitude de conducteurs immobilisés au coeur d’un trafic urbain qui croît quotidiennement, et ce, bien souvent à des moments inopportuns. À ses yeux, la témérité démontrée par l’employé responsable du véhicule de l’entreprise pèse souvent lourd dans la balance.
« Plus de 40 % de nos interventions sont reliées à des pannes d’essence, ce qui est difficile à comprendre si l’on met l’accent sur la prévention. Un niveau de réservoir bas se détecte au démarrage. »
D’ailleurs, pour le directeur de parc chez Remorquage Météor, l’aspect préventif représente davantage un investissement qu’une dépense.
« Un véhicule en bon état, que l’on inspecte sur une base régulière, permet une économie de temps et d’argent. L’entrepreneur économise sur les coûts de réparation, les frais de dépanneuse et prolonge la durée de vie de ses accessoires de travail. »
En outre, M. Landry ajoute qu’au fil des ans, l’attitude des conducteurs a changé. D’abord, un roulement de personnel plus élevé engendre souvent un sentiment d’appartenance moindre à l’égard de l’employeur, dit-il. De plus, la sollicitation des technologies à un mauvais moment entraîne régulièrement des pépins.
« Il faut savoir que le téléphone cellulaire au volant, c’est aussi néfaste pour la sécurité du chauffeur concerné que pour les autres automobilistes. Si chaque compagnie produisait des rapports de mésaventures vécues par ses employés et les consultait régulièrement, ceux-ci seraient plus sensibilisés à une conduite prudente et préventive au bénéfice de tous », suggère-t-il.