En dépit des incitatifs gouvernementaux, beaucoup d’entreprises sont encore réticentes à troquer la voiture à essence contre celle à batterie électrique. Toutefois, l’hybride gagnerait à être mieux connue.
Plusieurs mythes circulent autour de la voiture hybride. Certains croient qu’en raison de ses deux moteurs, elle nécessite plus d’entretien qu’un véhicule exclusivement à essence. Or, selon des experts sondés par CamAuto, l’hybride serait en fait plus fiable et nécessiterait un peu moins d’entretien.
Des freins moins sollicités
Instructeur en mécanique automobile chez Uni-Select, Donald Thibault considère que la plupart des voitures hybrides nécessitent un peu moins d’entretien que les voitures exclusivement à essence. « Ce sont des modèles sur lesquels les freins s’usent moins rapidement, parce qu’il y a beaucoup de freinage effectué par le biais du moteur électrique, lors de la régénération. »
Frank Tonon, directeur de l’amélioration des produits pour Spectra Premium, mentionne : « Pour que l’économie soit bien réelle, l’entretien doit être à jour, notamment avec des freins et des étriers bien lubrifiés. Sous notre climat, une pièce qui est peu sollicitée est plus susceptible de se corroder. » En fait, il considère qu’hormis son temps d’entretien un peu plus long, l’hybride ne visite pas plus souvent le garage que ses semblables à essence. Comme il est question de voltages élevés, les entreprises devraient néanmoins veiller à ce que leurs mécaniciens suivent une formation pour éviter les risques d’accident.
Une mécanique fiable
Le moteur électrique ne demande à peu près pas d’entretien et dispose d’une fiabilité plutôt impressionnante, estime Donald Thibault. « Sur les modèles des années 2003 à 2008, il se peut que les propriétaires aient déjà eu à changer la batterie, note-t-il, mais pour les véhicules plus récents, on voit des garanties de 8 ans ou de 160 000 km, c’est donc dire que les constructeurs sont conscients de la fiabilité. » Il mentionne que la vie utile d’une batterie au lithium-ion peut atteindre jusqu’à 15 ans. « À ce stade, précise-t-il, elle n’aura peut-être pas la même autonomie qu’au moment de l’achat, mais elle fonctionnera encore très bien. »
L’hiver, la capacité du moteur électrique va diminuer de 15 à 20 %, mentionne Frank Tonon, mais les gains potentiels au niveau de l’économie de carburant demeurent présents. Toutefois, mieux vaut laisser le véhicule branché, lorsqu’il n’est pas utilisé. « Une batterie au lithium-ion a besoin d’être réchauffée pour bien fonctionner. » À long terme, le fait de ne pas s’en préoccuper pourrait affecter sa durée de vie.
Sur certains modèles hybrides rechargeables et électriques, M. Thibault affirme que la vidange du liquide de refroidissement de la batterie haute tension et celui du système hybride est impérative après 5 à 7 ans, pour garantir un bon fonctionnement. « Le système électrique, ce n’est généralement pas ce qui va briser sur un véhicule hybride. » Ce constat se reflète également dans le marché secondaire où très peu de pièces sont disponibles pour ce type de véhicules. « On va peut-être retrouver des pompes à eau ou des compresseurs à air climatisé, illustre le formateur, mais règle générale, ces véhicules ne brisent à peu près pas. »
L’allier des parcours urbains
Pour les entreprises qui doivent faire de nombreux déplacements à basse vitesse, les modèles munis de l’option de recharge constituent, selon M. Thibault, des choix intéressants. En fait, sa seule réserve concerne les économies potentielles : « Il ne faut pas faire l’achat d’une hybride pour obtenir des économies à court terme, car il faut attendre plus longtemps avant de rentabiliser l’investissement. En dépit des incitatifs gouvernementaux, elles demeurent souvent plus chers que leurs semblables entièrement à essence. »