L’option de chausser son parc automobile avec des pneus toutes conditions pour économiser temps et argent semble de plus en plus envisagée par les gestionnaires de parcs. Une mesure avantageuse ou non ?
Si les pneus toutes-saisons sont interdits par la loi durant l’hiver, les conducteurs peuvent désormais faire usage de certains modèles homologués « toutes conditions » et ainsi éviter les frais et la gestion qu’engendre la pose de pneus semestrielle. Une alternative alléchante pour une entreprise qui dispose d’un large bassin de voitures et de camions.
Afin d’optimiser ses pratiques, Énergir a déjà fait le virage à l’automne du côté de ses petits véhicules, soit des VUS, des automobiles et des minifourgonnettes, après avoir effectué une série de tests. Julien Dolléans, conseiller principal, Ingénierie des véhicules, et Simon Roberge, chef de service, Gestion du parc de véhicules, expliquent que l’usure des pneus toutes conditions et leur adhérence ont été analysées avec des essais qui se sont échelonnés sur une période d’un an. Les examens se sont finalement avérés concluants au plan de la sécurité et du confort.
« On pense économiser un ensemble de pneus neufs pour chaque unité avec cette mesure, ce qui fait une énorme différence quant aux coûts, mais aussi en ce qui concerne l’environnement. Cet aspect est important pour nous », mentionne M. Dolléans.
Bien qu’un système électronique permette à l’entreprise de suivre efficacement l’entretien à effectuer sur chacun de ses véhicules, les périodes de pose saisonnières, qui s’échelonnent sur près de trois mois, de septembre à novembre et de mars à mai, impliquent beaucoup de préparation et de ressources.
Énergir dispose d’un parc de 500 unités requérant des changements saisonniers, dont environ 150 petits véhicules. Si ces derniers sont déjà chaussés avec des pneus toutes conditions, les 350 fourgonnettes restantes font présentement l’objet de tests. S’ils s’avèrent concluants, le virage pourrait également s’effectuer de leur côtéd’ici l’automne.
SPVM et SIM
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) doit gérer l’entretien d’un parc automobile de 1200 unités. Éric Longpré, chef de division, Sécurité publique (SPVM/SIM), explique que les véhicules d’urgence sont assujettis aux changements saisonniers, tandis que les 200 commerciaux conservent leurs pneus d’hiver à l’année.
Au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), les 90 véhicules d’urgence occasionnent des poses semi-annuelles, alors que les 100 restants chaussent des pneus d’hiver en tout temps. Du côté des véhicules lourds, ils ne requièrent aucun changement.
M. Longpré précise que l’option des pneus toutes conditions en remplacement de ceux d’hiver qui sont conservés à l’année a été envisagée, mais que des tests effectués récemment ne s’étaient pas avérés suffisamment concluants pour appliquer la mesure.
Le calendrier de pose commence au début du mois d’octobre et s’échelonne sur huit à neuf semaines. Au printemps, les changements s’effectuent de la mi-avril au début du mois de juin.
Certains désavantages
Selon Patrick Bouliane, directeur de Pneus Concept, à Granby, les pneus homologués toutes conditions n’offrant pas la même adhérence que ceux d’hiver, ils ne sont pas aussi économiques que l’on pourrait croire. Ils s’usent plus rapidement que les seconds et présentent un risque pour la sécurité des automobilistes, estime-t-il.
« Le pneu d’hiver, lorsqu’il dépassera 50 % d’usure, gardera un niveau d’adhérence beaucoup plus élevé que le pneu toutes conditions. Ce dernier devra donc être renouvelé plus souvent. »