L’entreprise Cascades a profité du Salon du véhicule électrique de Saint-Hyacinthe, tenu à la fin novembre, pour offrir à ses employés un incitatif en supplément de ceux des gouvernements, à l’achat de véhicules verts.
Ainsi, tous les employés qui décideront d’acquérir un véhicule électrique (VÉ) neuf au cours de la prochaine année pourront bénéficier d’une remise de 2000 $ de leur employeur et d’un minimum de 500 $ à l’achat d’un VÉ d’occasion. Ce montant s’ajoute aux sommes déjà allouées par les gouvernements afin d’encourager la population à opter pour des types de motorisations moins polluants.
Rappelons qu’au Québec, un montant de 8000 $ est alloué pour l’achat d’un VÉ neuf, et une somme de 4000 $ est offerte, dans le cadre d’un projet pilote, pour l’achat d’un modèle d’occasion n’ayant jamais été immatriculé dans la province.
En Ontario, le gouvernement offre jusqu’à 14 000 $ – soit le prix d’une petite voiture compacte à essence – à l’achat d’un véhicule électrique neuf.
L’idée d’un employé
L’idée novatrice de demander à l’entreprise d’appuyer les efforts des employés souhaitant prendre le virage vert a germé il y a environ un an dans la tête de Jean-Christophe Arsenault, qui travaille au service des technologies de l’information de Cascades. « Beaucoup d’employés de l’entreprise sont sensibles aux enjeux environnementaux », a-t-il expliqué.
En effet, un sondage conduit auprès de ses collègues a permis aux dirigeants d’apprendre que 63 % des employés projetaient d’acquérir un véhicule électrique à court terme.
À la fin de ce projet pilote d’un an, Cascades fera un bilan du programme et envisage de l’étendre à l’ensemble de ses usines d’Amérique du Nord, où oeuvrent un total de 11 000 employés.
Kingsey Falls, ville branchée
Afin de contribuer à l’effort visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, Cascades a aussi annoncé l’aménagement de 22 bornes de recharge de 240 volts et d’une borne de recharge rapide de 480 volts à ses installations de Kingsley Falls, une petite municipalité de 2000 âmes située à un peu plus de 40 km de Drummondville.
Ces bornes pourront être utilisées gratuitement par les membres du personnel de Cascades, et le public pourra s’approvisionner gratuitement sur la borne rapide ; une première dans le cadre d’une station privée de ce niveau. Habituellement, de 10 à 15 $ de l’heure sont facturés par les opérateurs.
Un historique vert
Il faut dire que Cascades n’en est pas à ses premières réalisations en matière de développement durable. Depuis 2011, l’entreprise – qui fabrique et commercialise des produits d’emballage et des papiers composés – trône au sommet des « marques jugées les plus responsables au Québec » selon l’Observatoire de la consommation responsable.
Ce titre lui a de nouveau été décerné à l’automne. Son président et chef de la direction, Mario Plourde, mentionne que ses produits sont fabriqués à 84 % de matières recyclées et que l’entreprise utilise 6,7 fois moins d’eau et 2,7 moins d’énergie que la moyenne de l’industrie canadienne pour les fabriquer. De plus, entre 1990 et 2015, Cascades a réduit ses émissions de GES de 51 %.
Si la politique de gestion du parc de l’entreprise limitait déjà les cylindrées des voitures, on peut déjà prévoir qu’elle encouragera désormais l’adoption de véhicules électriques. « La protection de l’environnement et le développement économique peuvent être les deux faces d’une même médaille, estime M. Plourde. On veut prouver que responsable peut rimer avec rentable, car trop souvent, on se questionne sur le coût d’agir, alors qu’on devrait se questionner le coût de ne pas agir.
Il invite d’ailleurs les grandes entreprises québécoises à emboîter le pas.