Après avoir rendu de fiers services sur plusieurs années, les véhicules de parcs automobiles font bien souvent l’objet d’une revente.
Bien qu’il s’agisse, pour l’ensemble des responsables du matériel roulant, d’un processus préparé minutieusement, l’étape de la revente varie selon le type de véhicule et les demandes du marché.
Des routes différentes
Avec les progrès technologiques de l’industrie, il devient parfois complexe de se départir d’unités qui font partie du matériel roulant d’un organisme. Même si celui-ci est bien entretenu au fil des ans, plusieurs facteurs influencent la tournure de la transaction. Avant d’agir, Patrice Guindon, responsable de la disposition du matériel roulant à la Ville de Montréal, parle de conditions bien établies.
« Nous fonctionnons avec une grille de durée de vie utile déterminée à l’aide de critères liés à l’usage habituel et aux coûts de réparation de chaque classe de véhicule. Avant de disposer d’un véhicule ayant atteint sa fin de vie utile, nous effectuons une vérification du dossier mécanique et une validation des besoins des unités d’affaires, » explique M. Guindon.
Ce processus permet à certains véhicules – notamment les motos de police appelées à servir pendant les formations – d’obtenir un second mandat avant de tirer leur révérence. Évidemment, à cause de leur vocation et à l’évolution constante du marché, certaines unités risquent de ne pas trouver preneur.
« Les véhicules d’incendie sont très difficiles à revendre », note M. Guindon. « Comme la technologie et les normes de sécurité évoluent rapidement dans ce domaine aussi, une seconde vie, dans leur cas, s’avère improbable. » À l’aube de la revente, l’entrepreneur avisé tiendra compte aussi du moment de l’année, du moins pour le matériel saisonnier.
« Prenons par exemple les véhicules servant au déneigement, ajoute M. Guindon. Leur valeur sera plus élevée juste un peu avant l’hiver, au moment où les acheteurs s’activent. Dans ce cas, la revente est influencée par l’état général et l’âge de l’équipement. »
Le gros bon sens
Puisque chaque génération de véhicules traverse un cycle qui tend à s’étirer en vertu de la fiabilité de la mécanique, retourner à la planche de travail pour revisiter les normes de durée de vie s’avère parfois judicieux. Chez SNC-Lavalin, l’heure est à la réévaluation complète du processus. Autres temps, autres moeurs, admet Mario Hamel, chargé de projets pour l’entreprise.
« Notre réalité fait en sorte qu’une revue totale est en train de s’exercer », explique-t-il. Nous sommes à envisager de conserver les unités moins longtemps, de mieux les entretenir et de les renouveler plus rapidement. »
Ce faisant, M. Hamel mentionne que la compagnie réalisera des économies substantielles et entretiendra sa réputation, tant à l’interne que sur la route. « User des unités jusqu’à ce qu’elles valent leur poids en vieux fer ternit l’image d’une entreprise, coûte cher en réparations et affecte la fierté des employés, qui aiment conduire un véhicule dernier cri », explique M. Hamel.
En somme, régir un parc automobile nécessite de la prévention et requiert une constante vigilance, et ce, même si l’entreprise compte sur un parc de véhicules similaires, comme c’est le cas pour SNC-Lavalin. Dans pareil contexte, M. Hamel argue que le bon fonctionnement de la démarche repose essentiellement sur le jugement des responsables.
« En ce qui nous concerne, nous limiterons le kilométrage de nos véhicules à 200 000 kilomètres et leur âge à un maximum de 60 mois », illustre le chargé de projets. « Mais avant tout, nous serons vigilants et userons de gros bon sens dans la gestion de notre parc, pour le bénéfice de l’entreprise. »