L’absence de planification stratégique, exercice pourtant essentiel, est fréquente en matière de gestion de parc automobile.

Lorsqu’il est bien élaboré, le plan stratégique peut faire du gestionnaire de parc automobile un partenaire fiable et précieux qui fournit des services de qualité, plutôt qu’une ressource interne offrant des services parmi tant d’autres.

Plusieurs entreprises interprètent mal le sens du mot « stratégie ». Souvent employé hors sens, ce terme fait pourtant partie du vocabulaire courant des affaires. L’excellence opérationnelle n’est pas une stratégie. C’est un objectif.

Un plan stratégique comportant plusieurs stratégies utilise le mot à mauvais escient, lui donnant le sens d’une direction à suivre alors qu’il définit plutôt des tactiques, c’està- dire les moyens à prendre pour atteindre un objectif. Il ne faut jamais confondre « stratégies » et « tactiques ».

Commencez par une description

Un plan stratégique commence par une description de la situation qui cible les enjeux les plus importants et souligne deux ou trois faits importants sur la situation actuelle.

Il pourrait être question de faits concrets, comme prolonger les heures de service ou le manque de liquidités pour remplacer un véhicule. Il pourrait aussi s’agir d’éléments intangibles. L’enjeu le plus important – et qui se mesure difficilement – est de rétablir la confiance envers les gestionnaires de parcs automobiles.

L’objectif consiste la plupart du temps à gérer les actifs du parc de façon à optimiser le rendement au moment de livrer le produit. Il faut garder en tête que le produit que vend le gestionnaire d’un parc n’est ni une voiture, ni un camion. Si la raison d’être du parc est bien le transport, le produit, lui, est un déplacement.

Définir la stratégie

La colonne de gauche du tableau ci-dessous montre trois stratégies différentes. La première est appelée « Cibler et gérer », c’est-à-dire mettre le service de gestion de parc en place et le rendre plus efficace. Nous supposerons ici qu’il s’agit de la stratégie recommandée.

L’autre stratégie consiste à externaliser la gestion du parc à une entreprise en tiers, éliminant du même coup le besoin d’un gestionnaire interne. La troisième stratégie vise à éliminer le service de gestion de parc automobile centralisé et de laisser aux secteurs d’activité de l’entreprise qui utilisent des véhicules le soin de s’en charger eux-mêmes.

Résultats possibles

La colonne de droite du tableau montre les résultats possibles pour chacune des stratégies.

La stratégie « Cibler et gérer » entraînera vraisemblablement le coût le plus faible si elle est déjà en place. Si les ressources existantes demeurent, il s’agira alors de la stratégie la moins contraignante pour les utilisateurs, et la plupart du temps la plus rapide pour atteindre l’objectif.

L’impartition des parcs automobiles existe depuis bon nombre d’années. Cette stratégie implique le licenciement de plusieurs employés et, par conséquent, des enjeux en matière de relations du travail. Même s’il existe désormais des services à guichet unique, certains parcs devront néanmoins transiger avec plus d’un fournisseur.

La troisième stratégie, celle du « Retour aux utilisateurs », pourrait tenter ceux qui ne croient plus en la pertinence du poste de gestionnaire de parc automobile. Dans certains cas, comme le service de transport collectif d’une municipalité, elle pourrait même s’avérer plus efficace. Pour d’autres utilisateurs, par contre, il s’agirait là d’un obstacle à leur principale activité.

Il n’est pas rare que des postes de gestionnaires de parcs automobiles soient repourvus une fois que les utilisateurs ont compris ce qu’il en coûte réellement de négliger cette tâche. Dans le prochain article, j’approfondirai la planification stratégique en décrivant certaines tactiques à adopter, en vue d’appliquer la stratégie et d’atteindre l’objectif.