Il ne fait aucun doute que la vague électrique s’étendra partout au pays. Reste à savoir quand, et comment s’y préparer.
L’électrification fait aujourd’hui partie des paysages urbains, mais bien des régions roulent encore presque entièrement à l’essence. Pour combien de temps ? Récemment nommé responsable du Pôle d’expertise en véhicules électriques (VÉ) du Québec, le formateur Yves Racette est chargé d’implanter le Cheminement provincial d’implantation de formation VÉ, et ce, à la grandeur de la province. Le Garagiste a demandé au formateur de renom de nous offrir sa vision de l’avenir du VÉ.
Rester aux aguets
Comme le souligne l’expert, il est normal à l’heure actuelle qu’on voit davantage d’ateliers spécialisés en VÉ dans la région de Montréal que dans la région de la Côte-Nord. Or, il recommande tout de même de rester aux aguets. « Ford a annoncé le lancement d’une camionnette F-150 qui sera 100 % électrique, souligne-t-il. Les entrepreneurs et parcs de véhicules qui gravitent autour de l’industrie forestière, par exemple, pourraient y voir un énorme avantage. Il sera alors profitable, voire nécessaire pour les ateliers de ces régions de se spécialiser. »
S’il appartient aux entreprises d’analyser les besoins et de déterminer le degré de priorité que devra prendre la formation de leurs techniciens, selon M. Racette l’industrie doit dès maintenant s’assurer que les ressources seront disponibles lorsqu’elles seront nécessaires. Une évolution qui passe nécessairement par la formation.
À ce chapitre, le projet dirigé par Yves Racette permettra de former 16 formateurs, puis 232 mécaniciens, à la grandeur du Québec. « L’industrie est actuellement à la prochaine étape : s’assurer d’avoir des formateurs partout au Québec qui pourront transmettre les habiletés et les connaissances nécessaires aux techniciens pour s’occuper adéquatement du parc de VÉ. »
Une boule de Cristal
Or, dépendant de l’emplacement de votre atelier, plusieurs facteurs détermineront l’ampleur de cette évolution. « Pour l’implantation de leurs modèles, certains constructeurs prioriseront par exemple certaines régions des États-Unis avant le Canada, en fonction de la demande, souligne M. Racette. Il faudrait une boule de cristal pour prévoir ces stratégies. »
« La demande dépend aussi de plusieurs éléments, ajoute-t-il. Les décisions et initiatives découlant de l’engagement du Canada à réduire les GES, par exemple, ont eu une grande influence jusqu’à maintenant sur le nombre de véhicules électriques sur nos routes. »
« Il ne s’agit pas de sauter tête première ; les ateliers des différentes régions du Québec doivent investir de façon stratégique dans la formation, soutient Yves Racette. Mais le Québec doit être prêt à former ses spécialistes. »