Dans un contexte de rareté de la main-d’oeuvre, les magasins de pièces qui font appel aux retraités ne regrettent pas leur décision.
« Je préfère avoir dans mon équipe de livreurs deux retraités à temps partiel qu’un plus jeune à temps plein, tranche Vincent Fortier, de Distribution 20-100 à Lévis. Ça me donne beaucoup plus de flexibilité. Ce sont des gens qui veulent être actifs, qui ont habituellement une excellente approche avec les clients et qui apprennent très rapidement. Il faut toutefois qu’ils soient à l’aise avec le texto puisque c’est notre façon de communiquer sur la route, mais la plupart l’adoptent sans problème. » Après des essais infructueux via Facebook, c’est en publiant une petite annonce dans le Journal de Québec que le gestionnaire a trouvé ses plus récentes acquisitions. Il n’exclut d’ailleurs pas la possibilité d’approcher un retraité pour occuper un poste de commis, possiblement à temps partagé.
Efficaces et utiles
« J’ai dans mon équipe de livreurs des entrepreneurs retraités du secteur automobile qui voulaient s’occuper et se sentir utiles, explique pour sa part Élisabeth Lambert de Pièces d’Auto Joliette. Mais même ceux qui n’ont pas d’expérience dans le secteur automobile s’adaptent aisément. Depuis une dizaine d’années, nous avons dans notre culture d’entreprise recours à cette main-d’oeuvre et n’avons aucun regret. Ce que j’aime particulièrement de ces 50 ans et plus, c’est qu’ils prennent leur rôle très au sérieux et en comprennent l’importance. »
Fiables et flexibles
Roger Dugas a une longue expérience de gestion de magasin sous la bannière NAPA Pièces d’auto. Il n’a jamais hésité à embaucher des retraités au sein de son équipe de livreurs. C’est là où le besoin d’une main-d’oeuvre fiable et flexible se fait particulièrement sentir. Difficile toutefois pour lui d’envisager l’emploi d’un vétéran à temps partiel dans un poste comme commis aux pièces, qui demande des connaissances plus pointues et un horaire plus rigide.
« Dans notre cas, il s’agit souvent de personnes demeurant dans le quartier, ce qui leur rend plus rapide l’apprentissage des routes de livraison. S’ils ont besoin d’une mise à jour du point de vue technologique, on les accompagne. Mais ils sont de plus en plus à l’avant-garde à ce sujet. » Point important, il souligne que les attentes salariales de cette main-d’oeuvre sont habituellement très raisonnables, plusieurs bénéficiant d’un fonds de retraite.
Bref, ces trois gestionnaires invitent chaudement leurs collègues à considérer sérieusement la candidature de personnes retraitées pour les greffer à leur équipe.