Le jeune technicien brillait en mai aux compétitions de Compétences Canada en devenant le nouveau champion canadien de la discipline Mécanique automobile.
Pour Jimmy Dupuis, aussi imposants soient-ils, des défis comme ceux vécus à Halifax se résument très simplement : à tout problème il y a une solution. Un principe acquis dans le garage familial de son enfance où son père, Bob Dupuis, lui aura transmis les premières armes d’un mécanicien de renom. Aujourd’hui, à peine sorti de l’école, le finissant émérite nous prouve que c’est dans l’action que se forge la relève.
Apprendre dans l’action
« Pour être franc, ça a été une grande surprise pour moi de remporter l’or ! », admet-il. Fier de sa victoire et de la reconnaissance obtenue, le jeune homme considère que la plus grande récompense est l’assurance qu’il aura acquise. « Il y a tellement d’éléments à mesurer avec une extrême précision, d’informations à dénicher et à retenir. Vers la fin, j’ai compris que je n’aurais pas le temps de remonter le moteur. J’étais un peu dévasté… »
Commencé en septembre 2018, l’entraînement de Jimmy aura mobilisé l’ensemble des enseignants en mécanique automobile du CFP de Coaticook. Aux exercices en atelier — où l’on s’affairait à imaginer toutes les possibilités d’épreuves — s’ajoutait l’étude théorique du soir à la maison.
Le test du « sang-froid », lui, s’est fait durant les épreuves. Selon M. Dupuis, c’est cet élément qui, en grande partie, lui aura valu la victoire. « J’ai été très étonné de mon calme, se rappelle-t-il. Je n’ai jamais paniqué, je ne me suis pas mis trop de pression, j’étais seulement concentré à faire des liens entre mes connaissances et la tâche à accomplir afin de trouver des solutions. En discutant à la toute fin, j’ai réalisé que finalement, aucun compétiteur n’avait eu le temps de le remonter, ce moteur ! »
L’ascension d’un professionnel
« Au début de la formation, on se demande toujours si on a fait les choses correctement, relève-t-il. En fin de compte, il faut passer au travers d’épreuves pour se faire confiance et vraiment évoluer. Aujourd’hui, face à un défi, je ne me casse plus la tête : on va trouver la solution ! »
Halifax n’aura d’ailleurs été qu’une étape de plus dans son parcours. Le finissant enchaîne en fait les défis depuis environ un an à l’atelier Transissions Gauthier de Sherbrooke. Sous l’aile de Michel Gauthier, fondateur, et de son fils Kevin Gauthier à la relève, l’apprenti se spécialise actuellement en réparation de transmissions. Des travaux, selon lui, du calibre de ce qu’on confie aux compagnons.
« C’est un honneur et un privilège pour moi ; l’atelier s’est bâti toute une notoriété dans la région pour la réparation de transmissions. Mes patrons me font réellement confiance et me permettent d’apprendre et d’évoluer, se réjouit-il. Mon père m’a enseigné que si tu ne peux pas bien faire quelque chose, ne le fait pas. C’est très important pour moi, et c’est ce qu’on sait apprécier chez moi. Je vais prendre le temps qu’il faut pour remonter jusqu’à l’origine du problème et le régler pour de bon. »
Cette passion transmise entre générations pourrait bien être celle d’une vie pour Jimmy Dupuis. « Quoi de mieux que d’investir dans une compagnie ? lance-t-il en parlant de ses ambitions. Dans tous les cas, pour commencer, la meilleure façon de se démarquer comme un vrai professionnel, c’est de travailler dans l’entreprise comme s’il s’agissait de la sienne. »