Nous vivons une période fascinante. Sur le plan technologique, même les futurologues n’ont pu imaginer les prouesses techniques des dernières années.
La réalité a dépassé la fiction, mis à part pour les voitures volantes, qui ne sauraient tarder. Dans ce contexte de changement sans précédent, pensez-vous qu’on aurait droit à un coup de pouce pour s’adapter aux nouvelles technologies ? Devrions-nous être plus exigeants envers nos gouvernements et nos institutions ? Sommes-nous assez importants pour être dans leurs pensées ?
Analysons la situation
Ici, au Québec, une grande partie de nos problèmes provient du fait que l’on n’existe pas pour le gouvernement, du moins pas officiellement. On n’existe pas parce que nos métiers ne sont pas reconnus, parce qu’on n’a jamais rien demandé et parce qu’on n’a jamais fait valoir l’importance de notre secteur d’activité.
À titre d’exemple, vous savez tous qu’il existe des programmes gouvernementaux d’aide aux entreprises pour l’adaptation aux nouvelles technologies. Or, même si – contrairement à d’autres secteurs industriels – nos ateliers sont exposés à des changements technologiques sans précédent, nous n’avons jamais demandé d’aide.
Pourtant, les besoins en formation, en outillage, en équipement de pointe ou en embauche de nouvelles ressources sont criants. Dans ce contexte, avez-vous une idée de ce que pourrait faire notre gouvernement pour nous aider ?
Le Sceau rouge au Québec
Saviez-vous qu’il existe des subventions fédérales pour les entreprises qui embauchent des apprentis ? Or, nos ateliers au Québec, eux, n’ont pas accès au programme d’aide du fédéral parce que nos métiers ne sont pas reconnus Sceau rouge.
Nos métiers devraient être pourvus d’un régime de qualification professionnelle reconnu Sceau rouge, uniforme dans toute la province. Ceci nous permettrait de faire reconnaître une fois pour toutes l’importance du travail effectué par les professionnels de notre secteur.
Un tel régime permettrait en outre de changer l’image négative que les gens ont des travailleurs de notre industrie, d’attirer de la main-d’oeuvre de meilleure qualité, de pouvoir bénéficier des différents programmes offerts et de favoriser la mobilité de la main-d’oeuvre dans la province et au pays. Nous pourrions enfin profiter, comme les autres, de déductions fiscales sur l’achat d’outils pour nos travailleurs qualifiés.
Notre poids dans la balance
Pour exister auprès de nos gouvernements, il faut faire valoir l’apport économique et fiscal de notre industrie. Nous sommes les vaches à lait des gouvernements si l’on prend en compte les taxes de vente sur les véhicules neufs et usagés, et les taxes de vente sur les pièces et services. Comptons aussi l’impôt sur les salaires, les taxes sur l’essence et sur les assurances, les taxes foncières, l’immatriculation, les permis de conduire, etc.
Il n’y a plus d’excuses qui tiennent pour ne pas reconnaître nos métiers. Les véhicules sont complexes et doivent être entretenus par des professionnels compétents et reconnus. Il en va de la sécurité et de la protection du public.
Ce n’est pas la faute des gouvernements. Si l’on mettait tout ce poids économique dans la balance pour se faire entendre, peut-être pourrions-nous changer les choses. À lui seul, le marché secondaire canadien de l’automobile est une industrie de 22 milliards, qui emploie 400 000 personnes.
Avons-nous notre mot à dire ? Peut-on demander un appui qui répondra à nos attentes ? Je pense que oui. On a un nouveau gouvernement, c’est le temps d’agir.