Les avancées technologiques dans le marché de l’automobile sont si rapides que tous les secteurs de l’industrie se doivent de mettre à jour leurs programmes de formation.
C’est particulièrement le cas dans le domaine des technologies de diagnostic, des systèmes GPS et autres systèmes intelligents qui vont se multiplier dans les véhicules des années 2020.
La refonte
Ce constat nous force à nous demander si la relève sur les bancs d’école reçoit une formation adéquate en matière de diagnostic avancé, afin que le marché secondaire puisse garder sa position concurrentielle face au réseau de concessionnaires et aux spécialistes qualifiés.
Au cours des derniers mois, nous avons appris que la refonte du programme d’études en mécanique automobile est en cours et prévue pour 2020-2021. Cette refonte du DEP suscite des attentes, mais aussi certains questionnements.
Le ministère de l’Éducation consultera les enseignants dès cette année pour rédiger un nouveau programme. Selon Ghislain Roy, enseignant au Centre intégré de mécanique industrielle de la Chaudière, le programme de formation actuel en mécanique automobile, créé en 2005, couvre la matière en 1800 heures et ne répond qu’en partie aux besoins d’apprentissage du technicien du 21e siècle.
Roger Goudreau, formateur émérite et directeur exécutif de la division du Québec de l’AIA, nous donne une perspective de l’état de la situation du marché en nous informant que s’il y a une explosion des technologies depuis 2006, le DEP, lui, n’a pas été mis à jour.
Statistiques
La formation acquise par les finissants du DEP de l’époque répondait à 80 % de l’ensemble des besoins. Aujourd’hui, elle couvre à peine 40 % des nouvelles technologies à maîtriser pour satisfaire les besoins.
Aujourd’hui, la formation – incluant les modules très complexes, le diagnostic avancé en injection électronique et l’oscilloscope – exige un niveau de compréhension plus élevé chez certains élèves, de sorte que le taux de décrochage est passé à plus de 50 % depuis 5 ans. Les élèves perdent de l’intérêt et se découragent.
Plusieurs intervenants suggèrent la création d’un programme avancé de formation en électronique, incluant les véhicules hybrides et électriques, de sorte que les étudiants aptes à devenir spécialistes émergeraient de ces cours sans nuire à la formation générale du programme de DEP.
Les ateliers
D’autre part, un sondage effectué récemment par l’AIA auprès de 1000 ateliers canadiens révèle que 59 % des ateliers du marché secondaire ne visitent pas les sites des fabricants d’origine pour les informations d’entretien de réparation.
De plus, 52 % des ateliers canadiens du marché secondaire ne reprogramment pas les véhicules à l’interne après une réparation alors que 90 % des nouvelles voitures sur le marché nord-américain seront dotées de la télématique intégrée en 2020. En 2017, cette part était de 45 %.
Comme on dit souvent, tout passe par l’éducation et la formation pour assurer la pérennité de notre industrie. La responsabilité du maintien de la législation et de la formation revient aux constructeurs, distributeurs et formateurs de notre secteur. Celle de mettre en pratique les méthodes d’utilisation des nouvelles connaissances appartient aux ateliers.