Quand j’étais enfant, on voyageait à sept ou huit dans la boîte du pick-up de notre oncle pour aller au village. Mais les choses changent et c’est tant mieux. Dieu merci, je ne me souviens pas d’avoir entendu dire qu’un enfant a été éjecté de la boîte d’une camionnette.
Je vous parle de ça parce que je suis assez vieux et j’ai assez d’expérience pour comparer les époques et les écarts. Je suis le grand-père de deux adorables petits garçons, et s’il est une chose qui vient me chercher, c’est le « syndrome » du siège de bébé. Croyez-moi, je n’ai rien contre ceux-ci, au contraire. Même si je passe mon temps à changer les sièges de bébé dans mon véhicule à cause de la différence d’âge et de poids de mes deux petits gars, je me résigne à le faire parce que la sécurité l’exige. Mais ce que je déplore dans toute cette histoire, c’est l’incohérence.
Date de péremption
Saviez-vous que selon le fabricant, la durée de vie d’un siège de bébé est de 6 à 10 ans ? Après une certaine date, on doit le remplacer ; pas après 6 ou 10 ans d’usage ou d’usure, mais d’âge. Donc, même si un siège est resté dans sa boîte, dans un entrepôt climatisé, comme un yogourt, il n’est plus bon passé une certaine date.
Tout ça est très bien si ça peut sauver une vie, comme ils disent, mais voilà où ça m’interpelle. Quand je vois un siège de bébé qui a l’air d’un siège éjectable de capsule spatiale attaché sur le banc arrière d’une minoune pas de pneus, pas de freins et corrodée de bord en bord, je me dis que quelque chose ne fonctionne pas quelque part.
C’est comme si l’on remplaçait régulièrement les sièges dans un avion, sans toutefois vérifier les moteurs, les pneus et la structure de l’appareil.
Une approche globale
Il me semble que la sécurité est un tout. Comment peut-on avoir autant de règles pour un siège de bébé et absolument rien pour le véhicule dans le lequel il est attaché ? Selon moi, quelque chose ne fonctionne pas. Il me semble que la vie est précieuse à tout âge. C’est comme si, après avoir attaché soigneusement leur bébé dans un siège hautement réglementé, des parents trouvaient bien correct de laisser partir ce même précieux enfant – devenu adolescent – au volant d’une minoune dans un état lamentable.
Imaginez un monde où l’on devrait remplacer obligatoirement, sur ordre du gouvernement, des pneus, des conduits d’essence, des flexibles de freins, des ceintures de sécurité, des coussins gonflables et autres éléments sécuritaires basés sur une date d’expiration. On en aurait, du travail !
On pourrait également ajouter des étriers de freins, des amortisseurs et autres pièces contenant du caoutchouc ou du plastique, parce que le plastique, ça se désagrège avec le temps.
Je m’adresse à vous, les garagistes : si vous voyez un siège de bébé dans un véhicule, assurez-vous que les pièces liées à la sécurité ne sont pas périmées. Ça peut sauver une vie et peut-être même deux.