Sans doute avez-vous constaté comme moi que les gérants d’estrade se multiplient dans nos ateliers.
Si vous avez bonne mémoire, vous vous souvenez sûrement de la naïveté quelque peu enfantine de ceux qui ont graduellement découvert la magie des ordinateurs.
Les plus créatifs s’abandonnaient à l’illusion créée notamment par les premiers logiciels de traitement et de montage de texte, dans lesquels ils ont découvert l’italique.
Du coup, ils se voyaient rédacteurs, infographes, éditeurs et même comptables, tapissant de surcroît leurs oeuvres de cet italique qui rend la lecture difficile.
Un indice, sans plus
L’univers d’Internet et de ses galaxies de données a évidemment sur les utilisateurs d’iPhone un effet identique, sinon malheureusement similaire. Il suffit qu’un simple lecteur EOBD fasse apparaître un code alphanumérique, P0ABB, par exemple, pour qu’ils affirment savoir ce qu’il faut faire sur leur véhicule.
Peut-être faudrait-il qu’ils s’arrêtent alors aux explications par lesquelles on ne peut que leur démontrer à quel point un diagnostic complet n’est ni simple ni ultrarapide.
Le vrai diagnostic
En ce cas-ci, le code P0ABB indique que la tension du capteur des cellules de la batterie du véhicule hybride est anormale ; mais à quel diagnostic arrive-t-on en procédant comme il se doit ?
Première observation : la vérification préliminaire m’amène à confirmer que l’information de base obtenue par le client est exacte quant au système visé et au symptôme dont il a fait part.
Seconde observation : la nature du problème concerne l’interaction qu’il y a entre deux modules de contrôle du groupe de cellules de la batterie, lescircuits les reliant, leur processus de communication et leur mode de dormance.
Troisième observation : le capteur de température semble donner une mauvaise information au PCM en indiquant qu’elle est anormale.
Quatrième observation : une source connexe – le système de refroidissement du moteur en ce cas – fausse les données du capteur de tension de la batterie de la Chevrolet Volt 2015, lequel n’est finalement pas en cause.
Contrairement à la conviction du client, il n’y a donc pas lieu de remplacer le capteur, mais de mettre à jour son module en fonction de cette problématique.
Données et compréhension
Contrairement à ce que laissent croire les vendeurs de bidules qui pullulent sur Internet, le client ne sera jamais en mesure de procéder lui-même à un véritable diagnostic électronique.
À l’exemple de la conception informatique d’un bâtiment faite par un architecte, seul un technicien spécialisé en construction est en mesure d’en comprendre les codes.
Il en sera toujours de même quant à notre connaissance des systèmes dont nous sommes experts, puisque leslogiciels ne peuvent transférer que des données, non leur compréhension.
Illusions et déceptions
Dommage que des fanatiques de l’illusion créée par le flux de données d’Internet croient inutiles nos diagnostics. Ils devront s’y faire et accepter d’en payer le coût.