Une réécriture du programme de mécanique automobile en formation professionnelle est nécessaire, mais requiert la collaboration de tous.
Il y a un écart évident entre les compétences et les habiletés développées dans nos centres de formation et les attentes des garagistes en milieu de travail. De là à dire que la matière couverte dans nos salles de classe ne répond qu’à une fraction des besoins, il y a une nette exagération, à la limite insultante.
Il est plutôt démotivant pour le corps professoral de penser que les heures investies à encadrer, à soutenir et à développer les techniciens de demain sont peu appréciées dans l’industrie. Nos écoles relèvent du ministère de l’Éducation, qui est certes conscient des besoins de mise à jour de nos programmes, mais qui, comme tout ministère, progresse trop lentement de l’avis de plusieurs.
Le programme de formation professionnelle en mécanique automobile a-t-il besoin d’être modernisé ? Sans l’ombre d’un doute ! Le ministère de l’Éducation travaille présentement à la réécriture du programme de carrosserie automobile, et ce, avec la proche collaboration des représentants de l’industrie. Notre programme sera le prochain à subir un bain de jouvence.
Un programme qui a évolué
Cela ne veut pas dire que le programme actuel, dont la dernière mouture remonte à plus de 10 ans, n’a pas été bonifié et ajusté au fil des ans. Les enseignantes et enseignants suivent des formations et du perfectionnement afin d’être au fait des nouveautés technologiques pour les intégrer dans leur enseignement. D’ailleurs, plusieurs centres de formation professionnelle à travers la province ont des ententes avec les grands fabricants automobiles.
L’École des métiers de l’équipement motorisé de Montréal, un centre de la CSDM, a élaboré au ministère, en partenariat avec l’industrie, une Attestation d’études professionnelles sur la mécanique de véhicules hybrides et électriques.
La formation de 645 heures seradisponible au cours de l’année scolaire 2018-2019 et pourra être offerte par l’ensemble des commissions scolaires du Québec.
Une formation de base
Les programmes d’études contiennent les compétences nécessaires pour exercer un métier ou une profession au seuil d’entrée sur le marché du travail. De plus, la formation permet à l’élève de développer une polyvalence qui lui sera utile dans son cheminement professionnel ou personnel. Ainsi, la formation offerte dans les établissements d’enseignement prépare l’élève à intégrer le marché du travail, mais plusieurs apprentissages etperfectionnements lui seront encore nécessaires afin d’avoir un niveau de maîtrise du métier correspondant aux exigences des employeurs.
En effet, leur apprentissage est loin d’être terminé une fois qu’ils sont dans l’atelier. Les technologies progressent à une vitesse que nous n’avons jamais connue, et l’industrie doit savoir les accompagner, assurer leur perfectionnement, travailler sur cette base et compléter leurs connaissances. C’est sa responsabilité.
En ce qui concerne les attentes de l’industrie, je crois que le prochain exercice de mise à jour du programme sera une occasion toute désignée pour préciser ce dont elle a besoin. Les représentants du ministère, nos formateurs et les gens de l’industrie seront alors assis autour d’une même table pour élaborer la nouvelle version du programme. L’important sera de faire des choix judicieux, de ne pas alourdir ce dernier et de permettre à la relève d’accéder au milieu de travail rapidement, mais bien préparée. C’est un défi que nous avons tous très hâte de relever.