Responsable du développement des affaires pour le Groupe Del Vasto, Daniel Malandruccolo considère que sans une stratégie concertée de recrutement, le marché secondaire peinera à se tailler une place.
Selon M. Malandruccolo, l’avenir des ateliers du marché secondaire et de toute la filière repose sur la main-d’oeuvre. « Les voitures sont de plus en plus complexes à réparer, c’est une évidence. Mais si nous n’avons pas accès à une main-d’oeuvre qualifiée, à quoi bon avoir les meilleurs outils si nous ne pouvons compter sur les ressources pour les utiliser ? » Selon lui, le secteur doit se serrer les coudes face à des concessionnaires qui mobilisent présentement la plupart des techniciens.
Rallier l’industrie
Il compte beaucoup sur l’AIA Canada, un organisme neutre, pour porter cet étendard et rallier fournisseurs, distributeurs et ateliers dans une stratégie commune. « Le fait que l’AIA envisage d’intégrer dans son membership des ateliers est un pas dans la bonne direction, souligne le vice-président. Un effort concerté est nécessaire pour rendre le secteur plus attrayant. »
Un autre défi auquel le secteur est confronté est celui de l’accès aux données des constructeurs pour entretenir les véhicules. Si le consommateur est libre de faire entretenir son véhicule dans un atelier indépendant, il faut que ce dernier puisse avoir accès à l’information pour le faire. « L’entente CASSIS est sur une base volontaire, mentionne M. Malandruccolo. Et nous sommes encore tributaires de la volonté des constructeurs. »
Taux horaires
Un des facteurs permettant de rendre le secteur plus attrayant pour la génération montante est directement lié aux taux horaires facturés par les ateliers. Réduire les prix pour rivaliser avec l’atelier voisin ou avec les concessionnaires de la région est une stratégie très néfaste, selon le gestionnaire. « Comment offrir des salaires attirants, investir dans des équipements modernes ou même moderniser son atelier si on coupe dans les taux horaires ou si on les maintient trop bas ? C’est un enjeu pour le secteur, et une prise de conscience est importante à cet égard. Il faut que les ateliers demandent un juste prix pour leurs services. »
Redonner à la communauté
Sur un plan plus personnel, Daniel Malandruccolo s’engage depuis 1998 dans la Société de la SLA du Québec. Cet organisme lutte contre la sclérose latérale amyotrophique, une maladie qui a emporté l’oncle et le beau-père de Daniel. « Comme toutes les entreprises, nous sommes souvent sollicités par des organismes et il est facile de signer un chèque pour une commandite. Je crois pour ma part que lorsqu’on a réussi dans la vie, il est important de se montrer généreux et de s’impliquer envers autrui. Ça fait partie de mon éducation et de mes valeurs intrinsèques. Je me réjouis de constater que plusieurs entreprises du secteur automobile savent donner de leur temps pour venir en aide aux plus démunis. »