Que nous réserve l’avenir et comment y faire face constituent les points saillants de cet évènement fort enrichissant et captivant pour les dirigeants du marché secondaire.
Les 25 et 26 avril, AIA Canada tenait son assemblée générale annuelle suivie du Congrès des dirigeants du marché secondaire (CDMS) au Sheraton du centre-ville de Toronto. L’objectif du CDMS consistait à analyser certaines tendances émergentes dans l’industrie automobile et à déterminer comment les entreprises du marché secondaire peuvent se positionner pour devancer la concurrence.
Comme l’ont démontré les conférenciers, certaines tendances modifieront radicalement notre façon d’acheter, de vendre, d’entretenir et de conduire des véhicules.
L’énergie renouvelable
Le coup d’envoi fut donné par le futurologue Nikolas Badminton. Dans The Future of the Automotive Industry, il a évoqué la « troisième révolution industrielle » et la façon dont ce nouveau monde sera dirigé par des données gérées à partir de systèmes dans le nuage. Il a mis en évidence certains évènements marquants de la technologie automobile au cours du siècle dernier. L’avenir repose désormais sur l’énergie renouvelable plutôt que sur les combustibles fossiles. « Dès l’an prochain, la Banque mondiale cessera de financer les projets portant sur ces derniers ».
Il a fait état d’un certain nombre de projets sur l’énergie renouvelable, dont celui d’Upper Nicola/Fortis BC visant la construction d’une centrale solaire de 15 mégawatts à Merritt en C.-B.
Selon le futurologue, en privilégiant les énergies renouvelables, le nombre de véhicules électriques augmentera et la conception de batteries à électrolyte solide permettra de faire des progrès considérables en termes de capacité et de portée des VE tout en diminuant les coûts.
Puisque les normes d’entretien des VE sont moins rigoureuses que celles des véhicules actuels, Monsieur Badminton affirme que l’ensemble des recettes du marché secondaire pourrait diminuer de 60 pour cent ou de 400 $ par véhicule par année.
D’un autre côté, ce dernier souligne que l’arrivée des VE et de voitures connectées créera des opportunités dans les domaines de la cyber sécurité, de la conversion de véhicules classiques en VE ou encore de la personnalisation de la sonorité des moteurs de VE qui pourraient se révéler fort intéressantes dans les années à venir, particulièrement pour les gestionnaires avisés capables de s’adapter aux changements du marché.
Une collaboration plus étroite
Diane Francis, journaliste d’investigation, auteure et scénariste primée s’est penchée sur les relations entre les É.-U. et le Canada en offrant un aperçu de la situation économique et politique actuelle entre les deux pays et de ce à quoi l’on peut s’attendre au cours des prochaines années.
Selon cette dernière, pour que les choses évoluent, une plus grande intégration économique entre le Canada et les É.-U. est essentielle et, dans ce contexte, une mobilité accrue de la main-d’oeuvre est un élément clé.
Madame Francis a mentionné l’énorme impact que la « révolution technologique » apparente pourrait avoir sur la répartition de la main-d’oeuvre en affectant jusqu’à 47 pour cent des travailleurs, majoritairement dans le domaine du transport. « Une personne sur huit, au Canada et aux É.‑U. conduit un véhicule pour gagner sa vie », dit-elle « ce sera un grand enjeu de société ».
Elle a déclaré que les mandats gouvernementaux visant à interdire la vente de véhicules classiques dans certains pays comme l’Allemagne et la Norvège accéléreront le développement de formes alternatives de propulsions et de sources d’énergie, ce qui s’ajoute à la diminution de l’espérance de vie des entreprises et au vieillissement de la population. Les défis seront nombreux.
La conférencière a ajouté qu’il faudra intensifier la collaboration entre le Canada et les É.-U. pour que les deux pays parviennent à relever ces défis. C’est pourquoi elle affirme que le développement d’une zone bilatérale comportant des systèmes juridiques, fiscaux et d’immigration harmonisés pourrait être envisageable.
Le mentorat, l’innovation et la technologie
Après un déjeuner de réseautage, une session spéciale de style TEDx a permis aux délégués d’exprimer leur point de vue sur « Les hauts, les bas et l’avenir ». Paul Prochillo, PDG de Simplicity Car Care, a parlé des changements qui surviennent dans l’industrie du marché secondaire, de la nécessité de dénicher et de stimuler les personnes talentueuses et de favoriser la culture du mentorat pour permettre aux entreprises et à l’ensemble de l’industrie de prospérer au 21e siècle.
Dave Fifield, président de Wakefield Canada a abordé l’innovation et la façon dont l’entreprise a pu aider ses clients à contrôler leurs stocks et leurs besoins de lubrifiants grâce à l’introduction du système de gestion des stocks Think Tank de Wakefield — un appareil qui mesure avec précision le niveau d’huile dans chaque réservoir. Le système est maintenant implanté sur l’ensemble du réseau de Wakefield Canada. « Nous bâtissons l’avenir avec notre clientèle en tête ».
Ray Proulx, directeur du développement des affaires pour KYB Americas a identifié deux défis importants pour l’industrie soit l’évolution de la distribution dans le marché secondaire et les moyens prix par KYB soutenir ses revendeurs et leurs clients, ainsi que les avancées technologiques et les moyens dont disposent les distributeurs et le personnel au comptoir pour acquérir une bonne compréhension des produits qu’ils vendent et fournissent à leurs clients. « Les caractéristiques des voitures changent tous les jours », dit-il. « Nos plus grands concurrents sont actuellement les concessionnaires qui possèdent les données ».
Des gains marginaux
Michael Hyatt, entrepreneur de l’industrie de la technologie, clôturait cette série de conférences. Dans Leading with Grit, Passion and People, il a captivé le public en lui laissant des sujets de réflexions. Il a parlé de l’ampleur du succès qui relève de la cohérence et de mesures successives et du nombre de personnes, y compris des dirigeants politiques, qui l’ont acquis en persévérant et en étant présentes. « Nous concevons tous des rêves improbables. La première règle du succès consiste à se faire remarquer. Je préférerais embaucher des étudiants qui ont travaillé pour obtenir un C plutôt que ceux ayant obtenu un A sans effort ».
Il a abordé le concept de gains marginaux et la façon dont nous pouvons accroître nos chances de succès en améliorant chaque élément de 1 pour cent et en retardant la gratification.
Il a également mentionné la nécessité d’adapter les modèles d’affaires, d’autant plus que le rythme du changement continue de s’accélérer, et l’importance de parfaire les compétences. « Nous perdrons des centaines de milliers d’emplois », a-t-il dit; « comme par le passé ».
[wds id= »714″]