Aux salons de Montréal et de Québec, la panoplie de nouvelles technologies 2018 et même 2019 avait de quoi étonner de nouveau.

Plus les mois passent, plus les constructeurs ajoutent de l’équipement de haute technologie, puisque c’est sur ce terrain que se joue l’essentiel de la concurrence, disent les chroniqueurs.

C’est à qui offrirait l’ensemble de concepts sécuritaires le plus complet et le plus efficace, les uns perceptibles aux automobilistes, les autres totalement opaques, sinon lorsque leur intervention est sentie.

À la foule de systèmes et de capteurs embarqués, autres que ceux nombreux et diversifiés de l’infodivertissement, il y a évidemment la multiplication des aides directes à la conduite.

• Que faire ? À l’heure où le fonctionnement des véhicules est presque entièrement géré par l’informatique et l’intelligence artificielle, et même corrigé par télématique, qui peut les entretenir et les réparer ?
• Que faire de quelques clés, d’un tournevis et d’un multimètre en présence d’une auto dotée de plus de 150 modules électroniques ?
• Que faire pour remplacer quelque chose d’aussi simple qu’un témoin de lave-glace ou réparer une transmission informatisée ?
• Que faire pour démonter et remonter des éléments de carrosserie bourrés de capteurs d’impact et de systèmes de sécurité passifs et actifs ?
• Que faire pour remplacer des pneus et des roues reliés à des systèmes de contrôle de la pression, d’antidérapage et de stabilisation, et à une suspension informatisée ?
• Que faire en outre si le système de charge est également informatisé et fait partie du système d’antivol… s’il faut procéder à la mise à jour d’un module ?
• Que faire lorsqu’un problème est spécifique à un véhicule hybride ou à une auto électrique dont les composants majeurs sont à très haut voltage ?

Passé de 90 à 20 %
Il y a 20 ans, les 1800 heures du cours de mécanique, bien que ce dernier ait été trop peu adapté en prévision des années 2000, couvraient malgré tout presque 90 % de ce qui était requis.

En 2018, en excluant la base, c’est à peine si ce qu’on y enseigne répond à 20 % des connaissances requises, vu le produit de très haute technologie que l’auto est devenue.

Le passé devant en principe nous inspirer, il est bon de se rappeler que si la mécanique et la carrosserie ont des ateliers distincts, c’est qu’on avait dû s’avouer que ces spécialités exigent des compétences différentes.

Une expertise de pointe
À l’époque, on avait saisi qu’il n’était pas plus logique de demander à un professionnel de la mécanique d’être peintre ou débosseleur, qu’à l’un de ceux-ci d’effectuer des travaux de mécanique.

Comme la mécanique est maintenant essentiellement gérée par l’électronique et l’informatique, et que celles-ci sont également des spécialités, la problématique est identique.

Il est par conséquent illusoire de croire qu’un expert en mécanique puisse l’être tout autant en ces spécialités, fût-ce en raison de l’évolution fulgurante et constante de la technologie.

Trois têtes en une ?
Il est impossible de ne pas remettre totalement en question l’approche de formation en fonction des paramètres actuels et en prévision des prochaines décennies, et de l’adapter en ce sens.

En 20 ans, presque tout a changé, qu’on pense seulement aux fabuleux moyens didactiques accessibles en ligne ou aux intérêts et aux attentes des générations X et Y.

S’il faut trois têtes pour se concentrer sur la mécanique, l’électronique et l’informatique, est-il vraiment possible de n’en faire qu’une en 1800 heures, ou vaudrait-il mieux offrir trois types de formation ?

La question ne s’adresse pas qu’au ministère de l’Éducation ; on doit aussi y réfléchir très sérieusement et échanger tant avec les enseignants qu’avec ces autorités afin de trouver la solution idéale. Et sans délai.

On s’y met ensemble ?
Autrefois, il convenait de former les préposés, les mécaniciens et les techniciens sur le tas ; ce qui est maintenant impensable, à moins de donner aux garagistes le statut d’école, et encore.

Par conséquent, devrait-on fractionner le programme de mécanique en trois spécialisations ayant trait aux technologies de l’automobile, ou en faire une discipline de niveau collégial ?

Notre industrie rapporte bien suffisamment en taxes et en impôts pour que le gouvernement veille à ce que notre société ne soit pas en panne, faute d’experts en entretien. On s’y met en partenariat ?

Volets techniques du programme actuel

• Allumage électronique
• Entretien général d’un véhicule
• Groupe motopropulseur
• Information sur les véhicules
• Injection électronique et antipollution
• Systèmes de base commandés par ordinateur
• Systèmes de démarrage, charge et accessoires
• Systèmes de sécurité actifs et passifs
• Systèmes de température du moteur et de l’habitacle
• Systèmes de transmission du pouvoir
• Systèmes électriques et électroniques
• Travaux d’atelier
• Travaux de chauffe, de soudage et de coupage Mises à niveau proposées
• Climatisation
• Direction et suspension
• Éclairage
• Moteurs diesels et à essence
• Systèmes de charge et batteries
• Transmission du pouvoir
• Transmissions automatiques
• Véhicules électriques
• Véhicules hybrides
• Véhicules semi-autonomes Compétences à ajouter
• Aides à la conduite
• Antivol
• Applications informatiques
• Capteurs de gestion des systèmes
• Communication intervéhicule
• Connectivité
• Détecteurs d’obstacles
• Géolocalisation
• Informatique
• Intelligence artificielle
• Programmation et mise à jour des modules
• Système de gestion des options
• Systèmes d’infodivertissement
• Systèmes de sécurité
• Technologie de l’affichage
• Télématique