La technologie automobile étant en pleine éclosion, les ateliers doivent se tenir à la page pour solidifier leur place dans un marché exigeant.
Notre nouveau chroniqueur (voir en page 44) et spécialiste du diagnostic Jean-Luc Sauriol est un passionné qui se trouve aux premiers rangs de l’évolution technologique de la mécanique automobile.
« Nous vivons une période excitante. Un technicien ne peut plus tout savoir sur une voiture comme auparavant. Tout le monde a des notions de base sur les systèmes, mais l’électronique a tellement tissé de liens entre ces systèmes qu’on doit maintenant surtout savoir comment trouver l’information. Nous sommes passés de techniciens qui savaient à des techniciens qui doivent continuellement savoir apprendre et savoir où trouver l’information », illustre M. Sauriol.
Pour ce spécialiste du diagnostic, la complexité des voitures modernes qui arrivent en atelier impose une approche bien différente. Selon lui, la technologie automobile demande une meilleure formation des techniciens, certes, mais surtout une volonté de passer plus de temps à comprendre un problème avant de lui apporter sa solution.
Chercher l’information
« Dans certains cas, aujourd’hui, il faut s’attendre à ce qu’un technicien passe jusqu’à 75 % de son temps derrière un écran d’ordinateur avant de finaliser sa réparation sur une voiture. Brancher un analyseur sur un véhicule donnera des codes d’anomalie. Mais un code n’est pas nécessairement relié à une pièce défectueuse. « Ce serait trop simple, explique M. Sauriol. Il faut savoir interpréter l’information. Consulter les bulletins techniques et aller chercher les données du constructeur, ce sont des étapes incontournables aujourd’hui. »
Pour Jean-Luc Sauriol, les ateliers du marché secondaire sont parfaitement en mesure d’entretenir et de réparer les voitures dès leur sortie de la cour des concessionnaires. « Ce qu’il faut, c’est comprendre avant de changer une pièce. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Oui, le processus de diagnostic peut sembler complexe au premier abord. Mais l’industrie a déjà su relever plusieurs défis. On n’a qu’à penser aux moteurs à injection électronique ou encore aux freins ABS, qui ont été des casse-têtes au début. Le diagnostic électronique doit dès aujourd’hui faire partie du quotidien de nos ateliers. »
Offrir les bonnes solutions
Si l’atelier doit viser la satisfaction de sa clientèle et faire en sorte qu’elle revienne en toute confiance, il doit s’assurer de sa parfaite compréhension des problèmes et, surtout, trouver les bons correctifs.
Pour le spécialiste, si le technicien doit passer du temps derrière l’ordinateur pour trouver l’information nécessaire à régler des problèmes parfois terriblement complexes, il est parfaitement normal que l’atelier facture ce temps. « Changer le moteur d’une vitre, reprogrammer des capteurs de pression de pneus ou même faire disparaître un affichage d’anomalie dans le tableau de bord demande du temps, une étude et de l’expertise. Il est normal de le facturer au client », conclut M. Sauriol.
Ce spécialiste est bien placé pour comprendre que ce virage technologique peut en impressionner plusieurs. Mais comme tout autre apprentissage, il s’agit de l’aborder étape par étape pour bien le maîtriser. Et pour lui, aucun doute que les ateliers de mécanique ont tout en main pour bien négocier ce virage.