Avec ses nombreuses innovations, les nouvelles technologies, les changements de paradigme et la nouvelle mobilité, l’industrie automobile évolue à pas de géant, ce qui se répercute invariablement sur le marché secondaire.
En 2017, l’AIA a prouvé son implication en menant des études très fouillées sur le marché et en proposant des rapports sur les politiques. Le rapport très attendu intitulé Perturbateurs du marché secondaire de l’automobile explique comment les changements technologiques vont influencer différents segments de l’industrie tout en servant de guide pour trouver son chemin dans toute cette mouvance. Comme par le passé, sa série sur les comportements des consommateurs a mis en lumière les points de vue des automobilistes sur le secteur de l’entretien des véhicules, la télématique et bien plus encore.
En 2018, l’AIA continuera de soutenir l’industrie et ses différents joueurs grâce à ses recherches poussées sur des sujets qui influent directement sur leur secteur d’activités. L’étude des perspectives (Outlook Study) de 2018 est un outil fondamental pour la planification stratégique que nos membres attendent chaque année. L’AIA lancera également AutoConnexe – un site Web unique en son genre qui aidera à répondre aux besoins du marché secondaire en matière de main-d’œuvre.
L’AIA Canada chiffrera aussi l’impact monétaire qu’auront les perturbateurs de l’industrie sur les entreprises du marché secondaire.
Le Sénat ainsi que la Chambre de communes ont formé des comités chargés d’étudier les phénomènes qui auront un impact sur la société canadienne. Les conclusions de ces études seront prises en compte à Ottawa dans l’établissement de politiques, de programmes et de lois. En mai 2017, l’AIA comparaissait devant un comité sénatorial qui devait se pencher sur les questions techniques et réglementaires liées à l’apparition des véhicules autonomes et des véhicules connectés au Web.
Conscient du pouvoir d’attraction des masses de données recueillies à bord des véhicules, le comité a recommandé que le gouvernement assure une vigie sur ce front pour s’assurer que le marché secondaire ait accès à l’information dont il a besoin pour offrir ses services.
L’accès aux données recueillies par l’entremise des véhicules autonomes et connectés est un sujet chaud aux États-Unis. Les associations de constructeurs automobiles donnent leur aval à certaines lois, mais s’opposent farouchement à d’autres.
Que nous diront les constructeurs, propriétaires de ces données, sur la façon de les gérer dans l’avenir ?
Prenons pour exemple l’opposition qu’a exprimée Global Automakers à un projet de loi déposé en 2016 au Rhode Island. Cette loi prévoyait l’obligation, pour les constructeurs automobiles de remettre à l’automobiliste le plein contrôle sur la destination de l’information transmise automatiquement par télématique.
Pour Global Automakers, il n’est pas nécessaire d’établir ce canal de transmission, puisque les consommateurs ont entière liberté pour choisir l’endroit où ils font entretenir leur véhicule et que les ateliers ont accès à l’information par les systèmes OBD (On Board Diagnostic) en vertu du Right to Repair Act.
Mais l’argument ne tient pas si on pense que les systèmes OBD sont à la fin de leur existence s’ils sont remplacés par la transmission de données à partir des serveurs des constructeurs.
L’information disponible, qui comprendrait les habitudes de conduite du conducteur, sa santé, ses contacts et son agenda, peut se révéler très précieuse, et beaucoup d’intervenants désirent en protéger l’accès. Des personnes représentant le marché secondaire et le secteur de la location ont assuré le comité qu’ils doivent avoir accès à ces données pour des usages légitimes.
En ce qui concerne le marché secondaire, l’entente CASIS (Canadian Automotive Service Information Standard) prévoit que les constructeurs partagent, sur une base volontaire, les procédures d’entretien et de réparation de leurs modèles avec les ateliers indépendants pour leur permettre d’effectuer les réparations nécessaires.
Cependant, Jean-François Champagne, président de l’Automotive Industries Association of Canada (AIA Canada), a déclaré au comité que l’entente CASIS n’aborde aucunement la question de la télématique, qui sert à recueillir les données en temps réel. M. Champagne a expliqué que les constructeurs peuvent utiliser cette technologie pour freiner la concurrence, puisque la télématique leur donne les moyens de communiquer directement avec les véhicules et leurs conducteurs.
Cette communication en boucle fermée fournit un accès exclusif aux consommateurs. Elle permettra notamment aux constructeurs de communiquer directement avec les automobilistes pour leur dire de se rendre chez un concessionnaire pour un entretien, ou pour faire, à distance, le diagnostic, les mises à jour et même certaines réparations.
En utilisant la télématique de cette façon, les constructeurs se donnent un avantage concurrentiel de taille dans leur lutte pour s’accaparer le marché de l’entretien automobile.
Compte tenu de ces éléments, M. Champagne a déclaré au comité que l’AIA Canada entend continuer à travailler à l’intérieur des balises fixées par l’entente CASIS. Et d’ajouter : « Il n’est pas impossible qu’un jour nous demandions au gouvernement d’intervenir avec un cadre réglementaire pour appuyer nos efforts. »