Avec un non-démarrage, on s’attendrait de nos jours à obtenir un code d’anomalie.
On n’a pas toujours la chance d’avoir des codes d’anomalie pour nous diriger dans le diagnostic d’un problème précis. Parfois, il faut utiliser tout ce que nous avons appris pour trouver la solution.
Dernièrement, un client est arrivé avec son véhicule sur la remorqueuse : un Ford Ranger 2008 équipé d’un moteur 4 litres. Le client était sur l’autoroute quand soudainement, le moteur a étouffé et n’a jamais voulu repartir.
Comme il fait beau, j’en profite pour faire mon diagnostic à l’extérieur. Premièrement, je peux confirmer que le problème est présent. La seule chose que je remarque quand on essaie de démarrer, c’est que le moteur semble vouloir partir mais n’y réussit pas.
Zéro code
Nous regardons ensuite s’il y a un code d’anomalie ; comme on peut s’en douter, on ne trouve rien cette fois. Il est quand même étrange que pour un symptôme si sérieux, rien n’ait été enregistré lors de l’arrêt sur l’autoroute ou pendant les nombreux essais de redémarrage.
Je me permets un 15-20 minutes de recherche avant de consulter une charte de diagnostic. Je décide d’abord de vérifier le feu des bougies et s’il y a au moins une pression d’essence. Rien d’anormal de ce côté. Avec ça en tête, je conclus qu’il s’agit d’un problème de mécanique de base ; l’injection d’essence ne se fait pas et je dois trouver pourquoi.
Je me dirige ensuite à l’intérieur du véhicule avec l’analyseur pour voir si quelque chose ne clocherait pas dans les données pendant que je le démarre. Ce n’est pas évident, mais il faut se concentrer sur les données de base dont l’ordinateur a besoin pour au moins démarrer.
Débit d’air essoufflé
Eurêka ! Pendant le démarrage, le moteur parvient à tourner péniblement sur quelques cylindres pendant 10 secondes et je réussis à faire une lecture du débit d’air massique (mass air flow) à 1000 rpm avec seulement 1 gallon/seconde.
Mais ce n’est pas assez : je m’attends à au moins 3-4 g/s à 1000 rpm. Je vérifie le capteur et ses fils pour en conclure que celui-ci est défectueux. Une fois la nouvelle pièce installée, je démarre. Sans hésitation, le moteur se met en marche.
Pour conclure, je pense que ce problème est un très bel exemple à présenter au client dans votre atelier. De nos jours, beaucoup pensent qu’avec l’informatique, la réparation nous est simplifiée car l’ordinateur nous indique ce qu’il faut remplacer ou réparer. Cette fois-ci, aucune aide de l’informatique : il fallait de la formation, de la logique et du savoir-faire !