Les concessionnaires ont tendance à voir les ventes au niveau local. Mais pour avoir un portrait fidèle et général de l’industrie, nous analysons les ventes mondiales. Et à cette échelle, le portrait est positif.
Selon nos plus récentes données, les ventes mondiales d’automobiles ont augmenté de 1,2 % en mars par rapport à l’an dernier. Une baisse temporaire dans toute l’Europe de l’Ouest a été soutenue par des volumes plus importants aux États-Unis, des gains continus dans la plupart des marchés émergents et de fortes ventes en Chine.
Concentrons-nous sur ces ventes en Chine. Au cours du mois de mars de cette année, nous avons vu les ventes augmenter de 5,1 % par rapport à l’an dernier, ce qui est supérieur à l’augmentation de 3 % enregistrée au cours des deux mois précédents. Ces résultats sont d’autant plus positifs que janvier a marqué la fin des incitatifs fiscaux pour les véhicules écoénergétiques.
En 2015, le gouvernement chinois avait réduit de moitié la taxe sur ces véhicules, la faisant passer de 10 à 5 %. Cette initiative a été en place jusqu’à la fin de 2016 et a ensuite été progressivement augmentée, passant d’abord à 7,5 %, pour être ensuite rétablie à 10 % au début de 2018. Certains se sont demandé dans quelle mesure cela pourrait freiner les ventes cette année, mais maintenant qu’elles sont à la hausse, cela montre que le marché continue d’être fort.
Énorme croissance des véhicules de luxe
En fait, le segment le plus fort sur le marché chinois est celui des véhicules haut de gamme, les six premiers fabricants de luxe ayant accéléré leurs ventes d’environ 25 % – un gain énorme – en termes de croissance à la fin mars. L’an dernier, les ventes de véhicules de luxe ont augmenté d’environ 5 % pour l’ensemble des grands constructeurs automobiles, et selon les données rapportées jusqu’à présent cette année, nous entrevoyons une hausse d’environ 7 % cette année.
Il est difficile d’obtenir des données économiques fiables de la Chine ; nous avons des rapports sur la croissance du PIB, mais aucune donnée solide pour étayer les chiffres. Cependant, nous pouvons suivre les ventes mondiales déclarées par les constructeurs automobiles, et les fortes ventes en Chine nous indiquent que l’activité économique du pays est plutôt résiliente.
L’important, c’est que la Chine est maintenant la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis et que son marché de l’automobile est le plus important. Lorsque nous obtenons la confirmation que l’activité s’améliore en Chine, nous croyons que l’économie mondiale continuera de s’améliorer.
Deux grandes annonces
Le gouvernement chinois a également annoncé deux nouvelles importantes concernant l’industrie automobile, en ce qui concerne les tensions commerciales avec les États-Unis. La première est que la Chine prévoit assouplir les restrictions afin que les constructeurs automobiles étrangers puissent posséder plus de 50 % des entreprises qu’ils exploitent en Chine. À l’heure actuelle, ils ne peuvent posséder que moins de la moitié.
Cette initiative a été lancée pour aider les constructeurs automobiles chinois à s’établir, à se doter de nouvelles technologies et à construire leurs propres marques. Lorsque la règle a été créée dans les années 1990, la Chine représentait moins de 1 % des ventes mondiales d’automobiles. Elle représente maintenant près de 30 % du marché mondial de l’automobile, et c’est pourquoi les États-Unis et d’autres pays la poussent à assouplir ces restrictions. La Chine a déclaré qu’elle est maintenant prête à le faire à partir de 2022 pour l’industrie automobile en général, et peut-être même dès cette année pour les véhicules électriques. Nous verrons ce qu’il adviendra de ces négociations avec les États-Unis au cours des prochains mois.
La deuxième nouvelle est que la Chine a annoncé la réduction des droits de douane sur les véhicules importés, qui sont actuellement de 25 %. Des reportages suggèrent que cette réduction pourrait arriver bientôt, mais même si cela prend plus de temps, cela signifie que le gouvernement est prêt à examiner la question. Environ 95 % de tous les véhicules vendus en Chine y sont fabriqués, et l’administration américaine aimerait que les Chinois achètent plus de voitures construites en Amérique.
Force de notre côté de l’océan
Au-delà de la place de la Chine sur le marché mondial, nous avons vu les résultats américains s’améliorer par rapport à ce qu’ils étaient. Tous ont commencé l’année en s’attendant à ce que les ventes américaines diminuent, et il y a eu des spéculations selon lesquelles les ventes totales de 2018 pourraient tomber sous la barre des 17 millions de véhicules. Mais les ventes se sont renforcées et ont dépassé ce niveau d’environ 300 000 unités jusqu’à présent, ce qui est toujours une bonne nouvelle.
Au Canada, nos chiffres ont un peu baissé en avril, mais en regardant les chiffres pour les quatre premiers mois de l’année, nous sommes toujours à un rythme record. L’an dernier, les Canadiens ont acheté 2,04 millions de véhicules et, jusqu’à présent, le rythme de vente annualisé jusqu’en avril laisse présager des ventes plus près de 2,06 millions de véhicules pour cette année. Même si les ventes diminuent, nous prévoyons toujours atteindre environ deux millions de véhicules en 2018, ce qui serait la deuxième meilleure année de notre histoire.
Comme avec la Chine, le segment haut de gamme se porte bien chez nous. L’année dernière, nous avons vu les ventes de véhicules de luxe augmenter d’environ 12 %, et bien qu’il y ait eu une modération, cette hausse est toujours d’environ 5 %. L’économie canadienne a peut-être ralenti un peu depuis l’an dernier, mais dans l’ensemble, les résultats continuent d’être positifs.