La plupart des marchés mondiaux se portent bien.
Malgré une légère baisse des ventes en mars au Canada, notre économie est passablement vigoureuse, à l’image de l’économie mondiale. Les ventes mondiales se sont accrues de 3 % sur un an, au cours des deux premiers mois de 2018, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à l’ensemble des gains en 2017.
Certains marchés émergents particulièrement énergiques ont affiché des gains dans les deux chiffres, reflétant ainsi la plus forte croissance économique mondiale depuis le début de 2014. Quant aux marchés de l’Europe orientale et de l’Amérique du Sud, ils ont respectivement bondi de 19 et 16 % sur un an. Les États-Unis sont parmi les rares pays ayant connu une baisse des ventes cette année, mais n’allez pas croire que cela durera. La situation des ménages et des entreprises s’améliore, et les ventes en mars ont été plus fortes que prévu.
Selon nous, étant donné la hausse accélérée du revenu des ménages américains, les gens n’hésitent plus à contracter des prêts auto. Qui plus est, la qualité de ces prêts s’améliore. En effet, de plus en plus de ménages présentent des cotes de crédit élevées, parfois même très élevées. À l’opposé, le nombre de prêts à risque diminue considérablement.
Recul des prêts en souffrance
Ces dernières années, on s’est beaucoup inquiété du nombre croissant de prêts en souffrance, et plusieurs y voyaient un signe de problèmes à venir. Or, c’est plutôt le contraire qui se produit. L’année 2017 a connu une diminution d’environ 3 % sur un an des prêts en souffrance de 30 et 60 jours, ce qui représente la plus importante amélioration des dernières années.
Bien sûr, avec l’augmentation des taux d’intérêt, les gens auront plus de difficulté à s’acheter un véhicule. Mais contrairement à ce que plusieurs craignaient, l’impact sera bien moins important que prévu puisque la croissance accélérée du revenu des ménages vient réduire comme jamais la part du budget destinée aux versements sur le prêt automobile. Les ménages américains comptent pour 85 % de l’ensemble des acheteurs de véhicules neufs, et le taux de chômage n’a jamais été aussi faible depuis le boom technologique d’il y a près de 20 ans.
Quant aux entreprises, le repli de l’an dernier aux États-Unis est attribuable à une réduction de 12 % des achats par les entreprises de location, ces dernières achetant habituellement un peu plus de 9 % de tous les véhicules vendus au pays. Cela s’explique en partie par le fait qu’elles perdent des parts de marché au profit des services de location avec chauffeur comme Uber, ainsi que par la baisse du tourisme aux États-Unis l’an dernier.
Diminution des locations
Même si la situation s’est stabilisée, les entreprises de location sont toujours en mode réduction des stocks, et leur volume d’achat est en baisse d’environ 3 %. En revanche, de plus en plus d’entreprises renouvellent leur parc vieillissant, ce qui viendra compenser cette baisse. Au cours des deux premiers mois de 2018, les achats de véhicules de parc ont augmenté d’environ 12 % sur un an, palliant graduellement le recul des locations.
Dans l’ensemble, si l’on exclut les véhicules de location, les ventes de véhicules neufs aux États-Unis ont été passablement stagnantes en 2017. Cela dit, la situation financière des ménages et des entreprises laisse entrevoir une embellie dans les prochains mois.
Malgré la légère baisse de mars, la situation au Canada continue de s’améliorer, comme le démontrent les hausses de 5,7 et 2,0 % sur un an, respectivement en janvier et en février. De façon générale, les ventes du premier trimestre de 2018 connaissent une hausse par rapport à celles de la même période en 2017.
Au Canada, les gains sont généralisés à l’ensemble du pays. En Ontario, les ventes progressent d’environ 5 % sur un an, ce qui n’est pas négligeable compte tenu des difficultés que connaît la province, particulièrement Toronto, qui vit une chute du prix de l’immobilier résidentiel. C’est là que le bât blesse. Les ventes de maisons existantes ont plongé de 27 % par rapport à ce qu’elles étaient l’an passé à pareille date. Par conséquent, les ventes globales au Canada ont diminué de 11 % sur un an, entraînant pour la première fois depuis près de dix ans le prix moyen des maisons au pays sous le niveau de l’année précédente.
Maisons et voitures
Cependant, comme le marché de l’automobile semble poursuivre sa remontée dans la province, nous croyons que le ralentissement du marché immobilier ne reflète pas exactement l’activité économique dans son ensemble. Compte tenu de la vigueur soutenue de la plupart des indicateurs économiques – exception faite des ventes de maisons existantes –, nous croyons que le marché de l’automobile illustre fidèlement la conjoncture économique au Canada.
En fait, le bilan de l’immobilier et de l’automobile est assez reluisant et n’a connu que quelques brèves différences appréciables. Certaines périodes enregistrent une baisse marquée du marché immobilier, mais tant que le marché de l’automobile demeure solide, l’économie reste vigoureuse. C’est ce que nous vivons présentement. L’an dernier, nous étions convaincus que l’Ontario entraînerait un déclin généralisé, mais tout semble maintenant indiquer que le marché se porte très bien.
En 2017, les ventes au pays ont atteint un nombre record de 2,04 millions de véhicules. Le Canada n’a jamais connu de meilleure année et malgré tout, le rythme actuel des ventes dépasse celui de l’an passé. À cette cadence, il est fort probable que le nombre de véhicules vendus atteigne 2,1 millions d’unités à la fin de 2018, puisque nous prévoyons tout de même un léger essoufflement en cours d’année. Même s’il y a peu de chances que nous établissions un nouveau record à la fin de décembre, 2018 sera fort probablement notre deuxième meilleure année.