Une légère baisse des ventes est attendue en 2017. Perspectives positives à la suite d’une année record.
La vue au sommet est formidable, mais nul ne sait combien de temps ce succès peut durer. Nous sortons d’une année de ventes records, et nous ne prévoyons pas atteindre les mêmes sommets cette année. Cependant, les nouvelles sont quand même bonnes : nous anticipons une solide performance, qui sera tout de même très près des résultats de l’an dernier.
L’an dernier, les ventes canadiennes ont atteint 1,95 million d’unités, ce qui constituait une quatrième année record consécutive, et ce, durant une année record à l’échelle mondiale. En 2017, les prévisions laissent présager une faible baisse pour atteindre 1,94 million d’unités. Nous avons connu le meilleur mois de janvier de l’histoire, avec un taux annualisé de 2 millions, mais ce type de croissance ne durera probablement pas.
De récentes hausses de prix dans les véhicules neufs ont commencé à réduire l’accessibilité, ce qui pourrait jeter une ombre sur les conséquences positives reliées à la croissance économique actuellement observée au Canada.
L’Alberta et la Saskatchewan remontent la pente
Nous semblons avoir atteint le bas fond dans les provinces riches en ressources naturelles. En effet, en Alberta, la chute de 30 % du sommet au creux semble s’être arrêtée. Grâce à la stabilisation des prix du pétrole et la reconstruction de Fort McMurray, la croissance économique de cette province devrait être d’environ 2 % cette année. Les salaires augmentent tout comme la confiance des consommateurs, et les ventes de véhicules devraient passer de 220 000 unités en 2016 à 223 000 unités en 2017.
La Saskatchewan semble aussi s’améliorer après une chute de près de 20 % durant le troisième trimestre de 2016. Après avoir vendu 51 000 unités en 2016, ce résultat devrait grimper à 52 000 unités cette année.
Bien que Terre-Neuve-et-Labrador soit également une province riche en ressources, certains facteurs jouent en sa défaveur. Plusieurs projets de construction majeurs ralentissent, ce qui risque de réduire la croissance de cette province au cours de la prochaine année. De plus, de nombreux jeunes quittent la province, ce qui contribue au vieillissement de la population. Puisque les gens les plus enclins à s’acheter une voiture ont entre 20 et 69 ans, la province voit son bassin d’acheteurs potentiels se réduire.
Dans les provinces de l’Atlantique, les ventes de véhicules sont demeurées stables en 2016 avec un total de 149 000 unités. Nous prévoyons une baisse de 14 000 unités en 2017, ce qui constituerait le plus bas niveau en quatre ans. Les ventes se porteront mieux au Nouveau- Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, mais elles seront tout de même affectées par un ralentissement du marché du travail et un affaiblissement de la croissance démographique.
Baisses pour le Québec et l’Ontario
Nous prévoyons des volumes plus faibles du côté de l’Ontario, avec 796 000 unités versus 802 000 unités en 2016. Ceci reflète une réduction de la production de véhicules et un ralentissement du marché immobilier, ce secteur étant responsable du tiers de l’augmentation de l’activité économique connue l’an dernier. Cependant, l’augmentation des exportations vers les États-Unis et la performance constante dans le secteur des services viennent compenser pour les secteurs plus au ralenti.
Nous anticipons une solide performance qui sera très près des résultats de l’an dernier.
Les ventes risquent aussi de diminuer au Québec, mais devraient tout de même dépasser 460 000 unités pour une deuxième année consécutive, en raison d’une augmentation des exportations. En effet, les secteurs de l’aérospatiale, de l’alimentation et des métaux de base comptent pour près de la moitié des exportations québécoises. Le marché automobile québécois est également perturbé par la popularité des locations, qui comptent pour 40 % des volumes transactionnels, comparé à 22 % dans le reste du pays. Ceci limite la volatilité des ventes et offre une protection en cas de chute. ç
La Colombie-Britannique est la deuxième province la plus performante dans l’industrie automobile canadienne, et les ventes devraient demeurer stables avec 215 000 unités. Malgré un léger ralentissement du marché immobilier de Vancouver, l’activité économique de la province demeure positive, notamment grâce à l’exportation. En plus d’une hausse de 20 % de ses exportations à la fin de 2016, la Colombie-Britannique jouit également du marché du travail le plus fort au Canada.
Le Manitoba devrait également demeurer stable, avec environ 56 000 unités. Les expéditions manufacturières grimpent de près de 4 % par année, mais le marché du travail demeure faible et restreint les ventes.
Ne croyez pas tout ce que vous entendez
Tous se demandent ce qu’il adviendra de l’ALÉNA et de la Maison-Blanche, mais mieux vaut faire preuve de prudence. N’oubliez pas que chaque véhicule assemblé au Canada est constitué à 60 % de pièces américaines. De nouveaux frais de douanes occasionneraient de nombreuses pertes d’emplois chez nos voisins du sud, ce qui n’est pas l’objectif souhaité. La réalité risque d’être beaucoup plus douce que ce que les gens craignent.
Les ventes records connues au cours des dernières années ont également stimulé le marché des véhicules d’occasion. Bien que cela ait des conséquences sur la vente de véhicules neufs, nous observons une importante hausse de l’exportation de véhicules d’occasion vers les États- Unis. La croissance du marché des véhicules usagés est plus importante que celle des véhicules neufs, situation qui devrait se répéter cette année. Et même si les concessionnaires américains se procurent de nombreux véhicules d’occasion chez nous, le prix de ces véhicules demeure stable en sol canadien.