Un présent bien exploité comprend tous les ingrédients d’une évolution continue et d’avant-garde.
La vie professionnelle de Martin St-Louis a commencé à son insu dans les années 1980, alors que son père, soucieux de précision, inventif et féru de soudage, tenait un atelier d’usinage.
L’image qu’il en a toujours est le volant que celui-ci avait installé sur son vélo ! Une initiative tant originale et « remarquable » que fort discutable quant à la maniabilité.
Il demeure que le chalumeau est vraisemblablement ce qui l’a inspiré dans le choix d’une carrière allant de pair avec sa passion pour la remise à neuf des véhicules.
Une initiation d’enfer
Étudier le jour en ajoutant un nombre incalculable d’heures de travaux pratiques effectués en équipe en soirée, ainsi qu’au cours des fins de semaine et les jours de congé. Remplacer les ailes arrière de la Jeep d’un particulier, et redonner vie à des véhicules gravement accidentés qui reprendront la route, et procéder à des réparations courantes.
Tel a été ce que Martin a alors vécu, quant à l’application libre et non officielle du concept de l’alternance travail-études.
Des maîtres inoubliables
Effectuée à l’école comme dans le garage des parents d’un confrère, cette riche formation n’a été possible que grâce aux maîtres qu’il a eus au CEP Saint-Jérôme.
Cette période a été très enlevante en raison du « défi exceptionnel » que représentait la responsabilité de réparer des véhicules immatriculés ou devant l’être, affirme-t-il.
C’est également là qu’il a compris que le professionnalisme tient avant tout au respect absolu des étapes et des procédures, et que nul compromis n’est acceptable.
Donner aux suivants
À ce sujet, Martin – qui a de prime abord préféré travailler seul vu sa polyvalence – a donc choisi de n’embaucher que des apprentis à qui il inculque cette approche dont il ne déroge jamais.
Le meilleur souvenir qu’il a à ce sujet est le fait d’avoir guidé un de ses employés dans le remplacement de l’arrière de deux Subaru WRX : une tâche réservée aux carrossiers de calibre.
Quant à sa propension au mentorat, qui le passionne autant que tous les aspects du métier, il s’y prête tant pour son personnel que pour les nombreux stagiaires de l’école de Saint-Jérôme.
De toute son expérience en ce sens, il retient que la remise en état des VGA, exécutée à l’école sous la supervision d’excellents enseignants, est la formation la plus valorisante qui soit.
Aluminium et diagnostic
Pour une question de principe, d’efficacité et de qualité optimale, la règle est la même pour tous quelles que soient les nouveautés qu’il ne tarde pas à adopter, comme le prouve ce qui suit.
Martin pratique depuis 2016 le diagnostic électronique avant et après réparation, qu’on exécute à la suite de l’analyse de la couleur et avant l’application de la peinture.
Rien d’étonnant, puisqu’il avait opté pour les peintures hydrodiluables trois ans avant leur imposition, et obtenu la certification I-CAR FOR06 avant même l’arrivée des F-150 en aluminium.
Parti de zéro…
L’occasion d’avoir son propre atelier s’était présentée en 2002, lorsque le concessionnaire qui l’employait depuis dix ans a mis fin à son service de carrosserie.
Touche-à-tout comme son père, Martin St-Louis a alors construit lui-même son bâtiment, qu’il a agrandi deux fois pour y installer de ses mains la chambre de peinture à circulation verticale.
En ce printemps 2019, il en est rendu à la phase préparatoire à l’obtention du statut nécessaire à répondre aux exigences des constructeurs en matière de certification.
Un élève étonnant
Les enseignants Claude Fortier et Yves Clément ont grandement apprécié Martin St-Louis, qui leur a réservé des surprises qu’ils n’ont jamais oubliées.
La tête toujours pleine de projets, il avait souvent étonné et ravi ses maîtres et ses collègues par son originalité et son audace.
Il y a ainsi eu ce lundi où il s’est présenté après avoir repeint sa Chevelle 1976 aux couleurs noir et blanc de la SQ, ou ce jour où il comptait la renforcer avec un poteau de signalisation routière !