Depuis son apparition, la finition automobile a énormément évolué. Pour cette première édition de l’année 2019, laissez-moi vous offrir un petit cours d’histoire…
Transportons-nous au tout début du siècle dernier, à l’époque du modèle T de Ford et des bons vieux pinceaux. Symbole d’élégance, cette splendide voiture a toujours été présentée dans un noir de jais, tant au cinéma qu’ailleurs. Dites-vous bien que derrière ce cadre nostalgique se cache un travail acharné, des résultats très instables, brefs, les bases d’un long apprentissage qui se poursuit encore aujourd’hui.
Les précurseurs
Les premiers modèles ainsi commercialisés par Ford étaient peints à l’émail à l’huile et à l’alkyde. Contrairement au mythe qui lui impose le noir, on la vendait également dès les premiers modèles en vert, en marron et en bleu. Ces finis ayant peu d’opacité, on devait en appliquer plusieurs couches, de sorte que le séchage pouvait prendre jusqu’à deux semaines. Ces peintures supportaient mal l’exposition au soleil et aux intempéries, et elles avaient tendance à sécher et à se casser rapidement. On n’hésitait donc pas à se procurer pinceaux et peinture à la quincaillerie du quartier pour rafraîchir sa Ford Modèle T.
Pour ce qui est de l’application à l’usine, plusieurs des premiers constructeurs de l’histoire utilisaient la méthode au pinceau, par immersion et même par déversement pour appliquer la peinture sur les pièces avant de les assembler.
C’est au cours des années 1920 qu’apparurent les premiers équipements de pulvérisation et la laque nitrocellulose, deux percées qui permirent d’atteindre un tout autre niveau de productivité. Ce procédé réduira le temps de séchage à une semaine ou moins, mais en contrepartie, exigera un polissage pour atteindre un fini lustré. Les camions comme le Ford modèle AA, eux, n’étaient pas polis et préservaient un aspect mat. Pour obtenir un fini lustré, vous deviez payer entre 7 et 15 $ pour un polissage. Plus durable, la laque permettait de choisir des couleurs plus vibrantes, mais plus coûteuses.
Avec le temps…
Comme nous le savons tous, les finis ternissent avec le temps et selon les conditions auxquelles ils sont exposés. Même avec les meilleurs soins possibles, un fini comme la laque en vient à se plisser et se fissurer, alors que l’émail tend à ternir et à blanchir.
Combinée à de meilleures pratiques environnementales, la recherche de solutions a abouti au fil des décennies à des finis à couche transparente, qui procure aux couches de base une protection adéquate contre les rayons UV et les intempéries. D’abord à base de solvant, ces finis ont fait place à la peinture hydrodiluable, conformément aux nouvelles règlementations sur les composés organiques volatiles.
L’évolution vers ces finis ne s’est pas faite sans heurts : on a qu’à se souvenir des très nombreux cas de délamination du vernis appliqué sur les véhicules de production, qui ont dû être entièrement repeints.
Finalement, on retrouve sur les véhicules de transport des finis comme l’acrylique polyuréthane ou l’émail polyuréthane, qui offrent un fini très durable sans nécessiter l’application de vernis, de par sa composition et les additifs nécessaires à son mélange.
Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Nouveaux pigments synthétiques, xyralliques et autres formules continueront d’être réinventés, pour nous éblouir à nouveau de par leur vibrance.