Il est étonnant de constater que le DEP n’est toujours pas requis pour exercer le métier de carrossier.
Il est tout de même curieux qu’en 2018, la valeur d’un diplôme ne soit pas reconnue davantage. Malheureusement, il y a encore des personnes qui doutent de la qualité de la formation professionnelle. Est-ce pour cette raison que les entreprises recrutent sur le terrain ? Est-il préférable d’embaucher la personne qui n’a pas de diplôme plutôt que celle qui en possède un ?
Les enjeux du secteur de la carrosserie
Les entreprises du secteur de la carrosserie doivent composer avec des exigences de plus en plus grandes de la part des constructeurs automobiles et des assureurs. C’est entre autres à cause de ces exigences que les entreprises se tournent actuellement vers les formations I-CAR.
Dans un contexte où les carrosseries ont avantage à devenir Gold Class et à avoir des travailleurs platine dans l’entreprise, peut-on réellement se passer du DEP ? Eh bien non ; même le programme I-CAR reconnaît la valeur du DEP. Un carrossier, un peintre ou un débosseleur qui a un DEP se verra reconnaître plusieurs crédits de formation I-CAR.
C’est pour cette raison qu’une vaste opération de reconnaissance des acquis de compétences (RAC) en carrosserie est en cours, en collaboration avec les centres de formation professionnelle, les bannières, la CCAQ et la CCPQ ainsi que le CSMO-Auto.
Pourquoi le DEP est aussi important
Un travailleur qui possède un DEP accède plus rapidement à la reconnaissance I-CAR, puisque des cours du DEP lui sont crédités. Le coût de la formation I-CAR est moins élevé pour l’employeur, qui n’aura pas à débourser pour l’ensemble du programme. Par contre, plusieurs travailleurs doivent aller chercher de la formation manquante pour obtenir leur DEP ou pour suivre des cours I-CAR. Certaines bases du métier sont essentielles à maîtriser, et c’est par le biais des modules du DEP que les travailleurs peuvent y parvenir.
Comme le DEP n’est pas reconnu dans l’industrie, il ne faut pas reprocher aux travailleurs d’avoir un rattrapage à faire en formation. C’est normal.
L’avenir du DEP
Qui aurait pu prédire il y a dix ans une telle situation ? Il faut maintenant rattraper ce qui n’a pas été fait, avant tout en se préparant aux nouvelles exigences de demain. Les travailleurs détenant un DEP auront toujours une longueur d’avance et pourront probablement mieux suivre l’évolution du marché et s’adapter aux changements.
Le DEP devrait donc prévaloir dans l’embauche d’un carrossier, car il est un avantage autant pour l’employé que pour l’entreprise et s’avère un excellent investissement pour l’avenir.
Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) travaille présentement à la révision du DEP en carrosserie. Rassurez-vous, le MEES ne développe pas seul ce programmede formation.
En effet, cela se fait en étapes et toujours en collaboration avec les intervenants du marché du travail et les gens du métier.
Les associations, les CPA, les bannières, Auto Prévention, le CSMO-Auto, les syndicats et les travailleurs sont consultés et valident l’ensemble des travaux. Un état de la situation est réalisé sur le terrain pour connaître et comprendre la réalité du secteur et des entreprises.
Une analyse de profession est effectuée avec des débosseleurs, des peintres et des carrossiers pour déterminer les compétences à développer et se coller à la réalité du travail. Le nouveau DEP sera bien actualisé en fonction des compétences et des besoins du secteur de la carrosserie.
Le DEP est-il encore nécessaire ? Poser la question, c’est y répondre.