Comme sur les routes, la rapidité d’exécution a ses limites et ses dangers. Mieux vaut arriver à bon port en toute sécurité.
Il m’est arrivé lors d’une formation d’avoir été témoin de deux attitudes fort différentes : des peintres qui voulaient terminer avant même d’avoir commencé, et un collègue allant son p’tit train.
Or, c’est celui-ci qui complétait toujours les exercices le premier ; ce qui m’a rappelé la façon que mon père avait d’entreprendre une réparation de carrosserie.
Efficace savoir-faire
La première fois que je l’ai observé, je me demandais bien combien de temps il lui faudrait pour exécuter les travaux, puisqu’il semblait peu pressé de s’y mettre.
J’ai compris qu’avant d’agir, il prenait le temps d’analyser ce à quoi il s’attaquerait, et de déterminer de quelle façon et avec quel équipement, quel matériel et quels produits il procéderait.
Une fois fixé, tout se faisait comme sur des roulettes. Tout s’enchaînait sans interruption. À ma connaissance, peu sont aussi efficaces qu’il l’était, même s’il n’avait rien d’un lièvre.
Pas de coins ronds
En peinture comme pour n’importe quelle tâche qui demande un minimum de réflexion, rien ne sert de partir sur les chapeaux de roue avant même de savoir avec exactitude où l’on va.
Il est d’ailleurs très risqué à court ou moyen terme de tourner les coins ronds, et il serait judicieux de douter grandement de quiconque déclare que « procéder comme ça, ça fait pareil ».
La composition des produits, dont les additifs et les résines, de même que la technologie, ne le permettent tout simplement plus. Ne pas suivre les recettes coûte cher, et même très cher.
Mais c’est plutôt des temps requis auxquels je fais allusion : les temps d’absorption et de séchage, et surtout les délais prescrits pour l’application des diverses couches, dont celle des vernis.
Impossible d’improviser ou d’être créatif et hors normes en tentant d’étirer la sauce. Si on dépasse ces délais, on risque fort de devoir reprendre le travail.
Quatre conseils
On ne peut d’ailleurs reporter l’application du vernis sous prétexte qu’on a terminé sa journée ; en pareille situation, il faut au pis, s’il y a lieu, demander à un collègue de le faire.
En matière de durée, il est en outre fort déconseillé d’attendre systématiquement l’extrême limite avant la prochaine étape, vu le risque évident de passer tout droit.
De plus, lorsqu’on utilise un nouveau produit, il est absolument nécessaire de vérifier les durées deux fois plutôt qu’une, chacun ayant ses propres temps de réaction.
Enfin, peu importe la situation, il est toujours pertinent en cas de doute de consulter les logiciels, les CD, les manuels, les chartes ou les services en ligne du fournisseur. Tâtonner est exclus.