Selon John Turner, directeur général de SATA, l’avenir de l’industrie nord-américaine de la carrosserie passera forcément par une éducation encore plus structurée.
L’homme, qui baigne dans le marché secondaire depuis l’enfance, s’est forgé une place qu’il attribue à des années d’expérience aussi variées que complémentaires, tant dans le secteur de la carrosserie que dans ceux de l’informatique, de la vente et des communications. Pour John Turner, c’est en implantant des connaissances solides sur le terrain que l’industrie de la carrosserie et ses techniciens pourront évoluer dans ce marché en pleine métamorphose.
Un nouvel impératif
« Je constate un manque important d’éducation et de formation dans le marché nord-américain en général, affirme-t-il d’entrée de jeu. Notre industrie manque d’experts qualifiés pour faire face au développement des nouvelles technologies. Sans les connaissances adéquates, un atelier ne pourra pas survivre très longtemps aux exigences des voitures de notre époque.
« En Europe, les peintres doivent passer par un programme d’au moins trois ans avant de pouvoir pratiquer leur métier, souligne-t-il. Ici, tout peintre qui a du talent et qui démontre qu’il peut faire le travail a la possibilité d’être embauché. Plusieurs d’entre eux sont extrêmement compétents, mais imaginez à quel point ces experts seraient encore plus érudits s’ils passaient par un système d’éducation complet. »
Développer une vision
À la tête de différents projets développés dans le but d’appuyer l’éducation et la formation des peintres canadiens, le directeur général de SATA applique ces valeurs sur le terrain. La compagnie a récemment mis sur pied un centre de formation pancanadien basé à Toronto, qui doit commencer ses activités en 2018.
« Lorsque nous sommes bien formés et entraînés, nous voyons les choses différemment, explique M. Turner. Au fur et à mesure de leur apprentissage, les techniciens voient tout d’un autre oeil : leurs outils, leur santé, leur sécurité, leur carrière et leur avenir. »
C’est pourquoi, selon lui, cette éducation doit commencer dès l’école secondaire. En faisant ainsi toute la lumière sur le métier de carrossier et les débouchés qui s’offrent à un professionnel – bref, en se définissant clairement auprès des jeunes –, l’industrie se donne toutes les chances d’attirer une relève dont elle a grandement besoin.
« Lorsque nous participons aux journées carrières dans les écoles secondaires, nous tenons à faire comprendre aux jeunes comme à leurs parents qu’avec du talent et une éducation complète, un peintre vivra très bien de son métier dans un environnement stimulant, et aura l’occasion d’évoluer tout au long de sa carrière », souligne M. Turner.
Une valeur en évolution
Ce constat semble aussi prendre de l’ampleur, les plus gros joueurs réalisant l’importance de s’arrimer aux nouvelles réalités. « Les grandes bannières se consolident toujours plus, et voient de plus en plus à intégrer et à structurer la formation au sein de leurs ateliers », relève-t-il.
« Je crois sincèrement que les choses n’iront qu’en évoluant. L’industrie n’en est pas à sa première révolution, et les gestionnaires sont conscients que la connaissance est aujourd’hui plus importante que jamais. Le parcours d’un technicien, d’un atelier et d’une industrie qui s’appuient sur l’éducation et sur l’accumulation les connaissances n’a pas de limites. »