Gravitant dans le monde de la carrosserie depuis 1985, Mike Anderson, de la firme américaine Collision Advice, voit de beaux jours poindre pour les carrossiers.
Mike Anderson n’est pas alarmiste. « Oui, tous les constructeurs travaillent à faire des véhicules dont les systèmes visent à réduire le nombre de collisions et leur gravité. Ceci étant dit, la voiture entièrement autonome n’est pas pour demain ; d’ici là, des millions de voitures continueront à se croiser sur nos routes et autoroutes. »
Ce qu’il voit, par contre, c’est la nécessité pour le carrossier de se mettre à la page. Du point de vue technologique, évidemment, mais aussi dans ses rapports avec le client.
« S’assurer que toutes les réparations sont effectuées dans les règles de l’art est un incontournable, précise-t-il. Mais le carrossier doit également offrir au client qui va lui confier sa voiture dans des conditions souvent stressantes un encadrement favorable. » Surtout dans notre marché, où la relation avec l’assureur – et conséquemment avec le client – est déterminante, ce volet plus humain est trop souvent négligé, selon M. Anderson.
De la formation
À son avis, il n’y a rien qu’un carrossier moderne ne peut faire sur n’importe quelle voiture qui se présente à sa porte. « Il faut de la formation, des connaissances beaucoup plus approfondies en informatique et les outils nécessaires. Mais autrement, le carrossier peut avoir accès à l’information dont il a besoin pour réparer toutes les voitures. »
Si M. Anderson est catégorique sur ce point, c’est qu’il est depuis longtemps un fervent défenseur de l’analyse électronique préréparation et postréparation telle que demandée par un nombre croissant de constructeurs. « Les constructeurs veulent s’assurer de la qualité des réparations, et cette tendance est profonde. À vous de trouver dans l’atelier un jeune mordu d’informatique et de l’encadrer pour qu’il assure à votre équipe la compétence requise. »
Il faut de la formation, des connaissances beaucoup plus approfondies en informatique et les outils nécessaires. Mais autrement, le carrossier peut avoir accès à l’information dont il a besoin pour réparer toutes les voitures.
Moins de pertes totales
Selon ce spécialiste, la multiplication des systèmes d’aide à la conduite aura un effet sur la réduction de la fréquence des accidents, mais aussi de leur gravité.
« Oui, on peut envisager une réduction du nombre de collisions ; c’est un fait. Mais la réduction de la force d’impact aura l’effet positif de diminuer le nombre de voitures déclarées « perte totale ». Donc, plus de voitures à réparer pour les carrossiers. »
Les nouveaux matériaux, combinés aux systèmes complexes et fragiles que l’on retrouve dans les voitures modernes, vont aussi augmenter les coûts de réparation. « Considérant que les blessures seront plus rares et plus légères, il faudra que les assureurs ajustent leurs primes en conséquence.
Chose certaine, Mike Anderson est loin d’être pessimiste face à l’avenir de la carrosserie. « Tout est en place pour que l’on s’améliore, tranche-t-il. Je crois que cette période n’a jamais été aussi excitante pour notre industrie. »