Le projet pilote du 24-Juin alliant formation de base en carrosserie et formation pratique en atelier se terminait début février.
Cet article sur le déroulement du premier exercice d’alternance travail-études, tenu par le Centre de formation professionnelle 24-Juin, vise à attirer l’attention sur cette formule. À Sherbrooke, c’est au printemps 2015 qu’on a décidé de s’y lancer en équipe sous la gouverne de l’enseignant Patrick Demers, le premier défi ayant été de joindre les ateliers.
« La première stratégie a d’abord été de dresser la liste complète des 130 ateliers de l’Estrie ; la seconde, de convoquer leurs propriétaires au 24-Juin afin de leur faire part de ce qu’est l’alternance travail-études.
« Puisqu’aucun carrossier n’avait le temps de venir nous rencontrer, nous nous sommes réservé, à deux enseignants, un mois pour aller leur présenter individuellement notre projet, mentionne M. Demers. Résultat : nous avons été très impressionnés d’en compter plus de 40 qui étaient prêts à accueillir nos stagiaires et à les superviser durant 330 heures. »
Le rôle majeur des pros
« Vu leur intérêt, il a été facile d’amorcer ce projet pilote en offrant la possibilité à notre quinzaine d’élèves de choisir un atelier, et même jusqu’à quatre, c’est-à-dire un par stage. » La formule de l’alternance travail-études diffère du programme de stages de fin d’études, poursuit-il, en ce sens que les carrossiers y ont un rôle beaucoup plus déterminant.
« À chacun des quatre stages portant successivement sur l’observation, la spécialisation, la peinture et le débosselage, le carrossier doit évaluer l’élève sur des points précis. On peut clairement affirmer que c’est de cette manière qu’on cerne le mieux l’ensemble des enjeux de cette forme d’apprentissage, qui déborde également du seul aspect technique.
« L’alternance travail-études est en quelque sorte l’épreuve du feu par laquelle on finit toujours par savoir qui a le talent et la bonne attitude, et qui, le cas échéant, est en situation d’incompatibilité.
« Après 150 heures de ce projet de 330 heures qui s’est terminé en février 2017, on avait déjà, à la rentrée de septembre dernier, un bon aperçu de ses retombées immédiates », ajoute M. Demers.
De nouveaux horizons
« Ce qui les a surtout emballés, c’est la découverte d’autres techniques, dont la fibre de verre et la soudure du plastique, le démontage extérieur et intérieur et les astuces des pros. Et ce ne sont pas que les élèves qui bénéficient de cette formule d’immersion marquée en atelier ; comme enseignant, les quelque 200 visites que nous avons faites chez les carrossiers ont davantage élargi nos horizons », avoue-t-il.