Lors de la Journée de l’assurance de dommages, qui s’est déroulée le 14 mars au Palais des congrès de Montréal, un panel d’experts a abordé l’impact qu’auront les voitures autonomes sur le monde des assurances.
Julie Saucier, directrice générale de l’Institut d’assurance de dommages du Québec, Soumaya Cherkaoui, professeure titulaire aux Départements électrique et du génie de l’Université de Sherbrooke et Martin Beaulieu, premier vice-président chez Intact Corporation financière ont tout d’abord fait le point sur l’évolution de ces technologies.
L’arrivée des ceintures de sécurité, au début des années 1970, ou encore l’application d’une règlementation plus sévère en matière d’alcool au volant en 1985 ont contribué à réduire le nombre d’accidents motels sur nos routes depuis quatre décennies.
Plus récemment, les freins ABS, les régulateurs de vitesse intelligents ou encore les avertisseurs de déviation de voies réduisent la fréquence des collisions ou en atténuent la gravité. La connectivité des véhicules, leur permettant de communiquer entre eux, une technologie que le Ministère des transports américain (DOT) veut rendre obligatoire en 2023, aura aussi une incidence sur le nombre d’accidents. Si selon Soumaya Cherkaoui la voiture entièrement autonome reste une utopie à cause des contraintes technologiques et de l’acceptabilité sociale, il n’en demeure pas moins que les technologies d’aide à la conduite introduites constamment par les constructeurs va brouiller les cartes pour les assureurs.
Plus chères à réparer
« Tout porte à croire que nous verrons une réduction constante du nombre de collision, constate pour sa part Martin Beaulieu. Toutefois, à cause de la complexité des voitures modernes il faut s’attendre, en tant qu’assureurs, à voir augmenter les coûts de réparation. Les pièces seront plus coûteuses et on doit s’attendre également à une hausse du taux horaire des techniciens plus qualifiés. »
« On vit dans un monde en constante évolution, a résumé M. Beaulieu. Toutes ces technologies visent à sauver des vies en réduisant le nombre d’accidents et leur gravité, mais à court terme, évaluer le risque pour l’assureur, ce sera un véritable casse-tête. »
Selon Mme Saucier, les assureurs doivent tout de suite s’attaquer à cette problématique. « Il faut se préparer au changement et investir en recherche et développement. Nous pouvons avoir accès à beaucoup de données et d’information que nous pourrions partager, dans la mesure du possible. »