Gourou en peinture automobile, Claude Labonté fait plus qu’enseigner. Cette année, il en était à ses sixièmes olympiades à titre d’expert et entraîneur.

Mordu d’excellence, enseignant au CIMIC et formateur de haut niveau en entreprise, c’est depuis 2012 que M. Labonté organise les épreuves québécoises et canadiennes de peinture.
En guidant Kassandra Bilodeau du début du DEP jusqu’à l’ultime sommet du Mondial des métiers de 2015 à São Paolo, il fait partie des rares maîtres à avoir suivi le cheminement complet d’une disciple.

M. Labonté l’a formée comme le font ceux dont la passion, la générosité et le goût inné de susciter la flamme et de la porter à son maximum ne font qu’un.
Pur compagnonnage
Ce qu’il découvre chez ceux à qui il transmet un savoir qu’il enrichit constamment par l’apprentissage de nouveautés et par un raffinement toujours plus poussé, le fascine toujours.

« Lorsque se présente un élève doué, je rêve tout de suite d’en faire une étoile, puisque c’est de ça dont il s’agit dans l’art de la finition, dans ce ballet qui a pour résultat de livrer de vrais bijoux.

« Le niveau auquel s’est rendu Kassandra l’an dernier est un summum pour un enseignant, en ce sens que la relation exclusive maître-élève permet de tenir sans interruption un rythme grand V. »
20 fois plus efficace
« Les centaines d’heures durant lesquelles je l’ai guidée seule ont eu de 15 à 20 fois plus de portée qu’en enseignement de groupe ; de quoi rendre automatique l’ensemble des exécutions.

« L’énorme défi était d’arriver à ce qu’elle accomplisse les tâches les yeux fermés, à condition que tout soit exécuté selon les règles et avec la précision d’un mouvement suisse.

« Si, en peinture, les principes de l’application doivent devenir un jeu d’enfant – vitesse, distance, durée, constance, mouvements croisés synchronisés – il doit en être de même pour
la préparation. »
L’extrême en vidéo
« Mesure, mélanges et réduction doivent être menés rondement, sans que la pensée ralentisse les mouvements lors du 4-1-1, par exemple : peinture-catalyseur-réducteur.

« Une image valant souvent plus de 1000 mots, j’ai d’ailleurs capté Kassandra afin qu’elle identifie mieux ses habiletés manuelles et qu’elle en tire le maximum en un minimum de temps.

« Ce qui illustre l’ampleur de la préparation à la compétition ultime à laquelle elle a dignement participé, c’est le fait qu’elle a répété plus de 10 fois dans les temps les épreuves de quatre jours du Mondial 2013. »
Autant que l’Everest ?
Claude Labonté ne serait pas étonné d’apprendre que s’entraîner pour atteindre les plus hauts sommets du métier exige autant que lorsqu’on s’apprête à escalader l’Everest.