Le 19 octobre, dans une salle d’un restaurant du Vieux-Québec, l’ARPAC et la CCPQ ont reçu une douzaine de partenaires de l’industrie pour faire le point sur l’utilisation des coussins gonflables usagés non déployés dans les travaux de réparation après collision.
Cette table de concertation mettait côte à côte des représentants de compagnies d’assurances, des bannières de carrosseries ainsi que d’associations de vente au détail d’automobiles.
Simon Matte, président et directeur général de l’Association des recycleurs de pièces d’autos et de camions (ARPAC) y voyait surtout une occasion de mettre toute l’industrie de la réparation automobile sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la mise en marché et l’utilisation de coussins gonflables récupérés.
Une partie de la présentation de l’ARPAC consistait à démontrer à quel parcours rigoureux l’organisme s’était astreint afin de faire valider, par les autorités de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) la récolte, le traitement et la remise en marché de ces coussins récupérés sur des voitures mises au rebus.
Coussins sécuritaires
Il était manifestement de la toute première importance de prouver aux participants que les coussins remis en circulation sont sécuritaires. Les tests de qualité, tout le protocole d’inspection, d’identification et même d’expédition vers l’atelier client ont été expliqué en long et en large. Le projet pilote mené par l’ARPAC sur une période de cinq ans, en collaboration avec une cinquantaine de ses membres, a démontré qu’il était possible de remettre sur le marché des coussins récupérés et d’en assurer la traçabilité par le réseau de la SAAQ.
« Nous avons développé un protocole sans faille, qui offre une garantie de qualité en béton, illustre Simon Matte. Ce qui a pour résultat que nous pouvons maintenant mettre sur le marché des coussins gonflables avant, pour le conducteur ou son passager, tout à fait légalement. »
Pour les assureurs, la possibilité d’avoir accès à des coussins récupérés et en parfaite condition de fonctionnement aurait une incidence sur leur approche face aux véhicules déclarés pertes totales à cause du haut coût de remplacement des coussins gonflables. Selon l’estimation de l’ARPAC, un coussin usagé non déployé, dont la qualité a été certifiée, coûterait de 50 % à 75 % moins cher qu’un neuf. Ainsi, plusieurs voitures accidentées pourraient être réparées au lieu d’être acheminées vers le recyclage. Cela aurait un impact positif pour l’assureur, mais évidemment aussi pour les carrossiers.
Mesurer la perception
L’objectif de l’ARPAC est de sonder la possibilité de mener un projet pilote avec un ou plusieurs assureurs. Cette stratégie viserait à déterminer l’impact financier de l’utilisation de coussins récupérés sur le coût total des travaux. Les compagnies d’assurance doivent aussi mesurer la perception qu’auraient les clients de l’utilisation de coussins usagés sur leur voiture suite à une collision, un geste écoresponsable d’ailleurs.
Une idée qui a circulé autour de la table durant ces discussions visait à inviter un ou plusieurs carrossiers à mettre à l’épreuve cette nouvelle solution en utilisant des coussins récupérés lors de la remise en condition de route d’un véhicule gravement accidenté (VGA) dont ils pourraient ensuite se servir comme voiture de courtoisie.
C’est d’ailleurs une idée qui emballe Michel Bourbeau, président exécutif de la Corporation des carrossiers professionnels du Québec (CCPQ), présent à cette rencontre. « Nous sommes 100 % derrière cette initiative de l’ARPAC. Il y de plus en plus de voitures qui sont déclarées pertes totales à cause des hauts frais de remplacement des coussins gonflables par des pièces neuves. Un carrossier pourrait maintenant facilement profiter des temps morts en atelier pour réparer une VGA avec des coussins fournis par les membres autorisés de l’ARPAC. »
Des projets pilotes
Pour Simon Matte, cette rencontre a été très positive. « Il y avait beaucoup d’interrogations de toutes parts sur la question de l’utilisation des coussins usagés. Je vais relancer les participants dans quelques semaines. Je veux développer des projets pilotes pour appuyer économiquement cette stratégie dont nous avons démontré la fiabilité, scientifiquement. »
Soulignons que chaque année 400 000 voitures sont mises au rencart au Québec. Cela signifie qu’un minimum de 800 000 coussins gonflables, qui pourraient être valorisés, sont inutilement détruits.