L’avance inexorable de la technologie et le souci de faire en sorte que les ateliers soient correctement équipés pour suivre la cadence ont été au centre des préoccupations à Vancouver.
C’est sous un soleil radieux que les gens de l’industrie de la carrosserie de toute l’Amérique du Nord se sont rencontrés à l’hôtel Marriott Pinnacle, situé en plein centre-ville de Vancouver, à l’occasion du troisième Forum canadien de l’industrie de la carrosserie (CCIF) de 2016.
Le nombre d’inscriptions a encore augmenté, ce qui démontre que le CCIF s’est imposé comme le principal évènement du genre en Amérique du Nord. Les activités ont commencé le 29 septembre par un cocktail de bienvenue, comme à l’habitude, pour se poursuivre dès le lendemain.
De nombreux sujets ont été abordés cette année. Le coup d’envoi a été donné par Larry Jefferies, président de Jefferies Consulting. M. Jefferies a présenté une mise à jour du dossier de l’uniformisation de la déclaration de sinistre, qui a beaucoup progressé depuis qu’on l’a ouvert en décembre 2014. Il a souligné que, même si l’idée d’amener des assureurs privés à travailler avec des carrossiers pour créer une liste de critères et une déclaration uniformes peut sembler étrange dans un marché comme la C.‑B, où la plupart des réclamations sont remboursées par l’assurance publique, les résultats de l’uniformisation se font déjà sentir. Les formations deviennent plus simples, le temps de traitement et de réparation a été raccourci d’une journée, les coûts de main-d’œuvre ont diminué d’environ 10 %, alors que l’indice Net Promoter des assureurs a aussi grimpé d’environ 10 %. Larry Jefferies reconnaît qu’il reste du chemin à faire, mais les résultats sont prometteurs.
Accréditation et reconnaissance
L’accréditation fait actuellement jaser dans le milieu. Les participants ont eu droit à trois exposés : Leanne Jefferies, vice-présidente d’Assured Performance Network, a présenté les derniers développements du programme Centre de Carrosserie Certifié; David Ribeiro, coordonnateur des programmes Leadership pour l’Automotive Retailers Association (ARA) en Colombie-Britannique, a fait une mise à jour sur certains projets de son association visant à améliorer les normes de qualité des réparations, à mieux informer le public sur le travail de carrosserie et à améliorer aussi la formation et le recrutement. Puis, Andrew Shepherd, directeur principal des programmes relatifs à l’industrie au sein de l’AIA Canada, a fait le point sur l’état du programme d’accréditation de l’industrie canadienne de la carrosserie et sur ses objectifs pour les carrossiers du pays.
Terry Daniels, directeur général d’Impact Auto Auctions, a partagé ses intéressantes constatations sur le marché des véhicules usagés et, notamment, sur les conséquences du taux de change entre les dollars canadien et américain sur l’approvisionnement et la demande. Il a aussi parlé de l’importance de l’engagement du client et sur la nécessité de mettre au point des stratégies qui permettront de fournir un service haut de gamme. On pense ici à l’application d’Impact pour le remorquage et aux processus de vente et d’achat uniformisés d’un océan à l’autre.
Leanne Jefferies, quant à elle, a décrit la situation du programme de compétences du CCIF et a exposé les progrès faits cette année par les gagnants dans les catégories réparation de carrosserie et peinture. Ceux-ci participeront d’ailleurs à la finale mondiale, qui se tiendra à Abu Dhabi en 2017. Elle a en outre énuméré les différents ajouts au programme, comme le volet sur l’utilisation croissante de l’aluminium, la formation greffée au programme albertain et l’utilisation de plus en plus répandue des chambres à peinture virtuelles.
Madame Jefferies nous a aussi informés sur l’état du projet Haiti Arise. Selon elle, l’organisme a déjà amassé la moitié des fonds nécessaires à la construction d’une école technique qui offrira un programme durable de formation en carrosserie.
Des contenus sur mesure
De son côté, Andrew Shepherd a parlé de la situation des programmes d’I-CAR Canada. Il a élaboré sur le programme de développement professionnel d’I-CAR Canada et précisé que la certification Platine, au cœur du programme, fournit au futur technicien toutes les compétences nécessaires à son travail. M. Shepherd a aussi mentionné qu’il faut plus d’ateliers certifiés Or et que les cours d’ordre général resteront suspendus tant qu’on n’aura pas atteint un nombre suffisant. I-CAR porte plutôt ses efforts sur un programme « à la demande ». En vertu de cette formule, les contenus de cours seront déterminés en fonction de la demande. « Si un atelier nous appelle pour s’enquérir de la façon d’élaborer une formation, nous allons bâtir là-dessus », affirme-t-il. Il a rappelé la nécessité de la formation continue, d’autant plus importante qu’il n’existe aucune norme au Canada quant au renouvellement des compétences des techniciens en carrosserie. « Dans le cadre réglementaire actuel, un soudeur qui a complété sa formation il y a 25 ans est toujours qualifié. Je trouve ça impensable. »
Patrice Marcil, directeur du développement et de la formation pour l’Amérique du Nord chez Axalta Coating Systems, nous a entretenus de la cohérence entre la formation et la vraie vie. Il a aussi rappelé que, vu les changements dans les technologies et dans la façon de construire les véhicules, il faut nous assurer que les techniciens de toutes générations posséderont les compétences nécessaires pour remettre les véhicules accidentés en état. Il a fait le point sur la situation du CCIF Montréal et a demandé comment les gens de l’industrie peuvent contribuer à développer la main-d’œuvre dans les écoles de métier, par les programmes d’embauche ou par des stratégies de rétention de façon à attirer et à retenir les plus brillants élèves.
Autre moment important, la table ronde a mis l’accent sur l’examen du véhicule avant et après le travail. Animé par le président du CCIF, Joe Carvalho, la discussion s’est déroulée entre Derek Chao (AutoMind Collision), Chris Hancock (ICBC), Rick Hatswell (Craftsman Collision), Steve Leal (Fix Auto) et Tony Sutera-Sardo (RSA). Les panélistes ont abordé une foule de questions : « Doit-on scruter et mesurer chaque véhicule avant et après les travaux de réparation sans égard à l’importance des dommages ? », « Quelles sont les meilleures façons de faire en matière de formation ? » et « Devrait-on procéder à l’examen détaillé sur place ou le confier à des spécialistes ? ». Un consensus s’est dessiné pour dire qu’en matière d’examen approfondi, la création d’un processus de déclaration de sinistre uniforme permettrait de faciliter les choses pour tous les intervenants de l’industrie.
Voici quelques faits saillants du Forum :
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